Wirdum

34km

Le soleil nous fait lever vers 7h30 : ça chauffe vite dans la tente au soleil ! Ce dernier se voile un peu et nous apprécions de lever le camp par une température plus agréable. Un dernier regard vers les nombreux voiliers amarrés le long de la rive opposée, avant de quitter le canal.

Direction Leeuwarden, capitale régionale de la Frise, et ville de départ et d’arrivée de la fameuse « Elfstadentocht », la course des onze villes disputée le long des 200km de canaux gelés, les rares hivers où l’épaisseur de la glace est suffisante. Notre itinéraire passe par Franeker, une autre de ces 11 villes, et nous comptons visiter au passage,à vélo, le petit centre historique.

Pour le moment, c’est tout droit, tiens c’est quoi ça ? Il y a des gens là, une balle, ouh elle va vite ! Celui en vert qui siffle c’est un arbitre ? Des drapeaux ! Pays-Bas, France, Belgique Royaume-Uni, Italie, Pays Basque (espagnol), province de Valence (Espagne), Frise. Y a des trucs qui s’affichent sur le grand panneau, poule A, poule B, tiens ça c’est maintenant, oh France Pays-Basque ! Il y a des français ici !

Championnat d’Europe de… et on est tombés dessus par hasard, au coin de la rue : l’espace de jeu est aménagé directement sur la grande esplanade centrale de la rue principale, à son extrémité une zone verte entourée de gradins temporaires est équipée d’une autre installation sportive. Et devant nous deux équipes qui jouent avec une balle et leur paume : un jeu de pelote – pas basque.

Nous obtenons un premier jet d’informations par les deux membres de la Croix-Rouge (néerlandaise) à côté desquels nous avons mis pied à terre, et en apprendrons plus au fil de la journée. Il s’agit du championnat d’Europe de balle-pelote, entre les gradins il y a du One-wall qui rappelle le squash. Il y a une toute petite fédération d’une dizaine de clubs en France, c’est en revanche plus populaire en Belgique, et bien plus encore en Espagne. Ça semble avoir des allures de sport national ou du moins régional frison : lors d’une finale d’une discipline mercredi, les gradins étaient pleins : 10 000 spectateurs,nous dit-on ici et là.

Des sports dont nous ne connaissions même pas l’existence… On fait les supporters pour l’équipe de France, tiens, puisqu’on est là ! Équipe qui bat les Basques avant de s’incliner face aux Belges, champions du monde en titre.

En balle-pelote le compte des points est semblable au tennis, et on perçoit facilement la parenté quand on voit le service, et notamment cette façon de faire rebondir la balle plusieurs fois avant de la mettre en jeu. Idem avec le one-wall, où cependant le comptage des points est peut-être différent, je n’ai pas eu vue sur le tableau de marque…

Je me demande comment sont les balles avec lesquelles on joue ainsi à main nue, ou juste avec un gant pas particulièrement rembourré – en balle-pelote les joueurs ont des gants très artisanaux bricolés avec du carton ou quelque chose comme ça, et du sparadrap ! Tiens, une joueuse espagnole assise là a une balle à la main. Je lui demande si je peux toucher, tester. Elle me la passe volontiers, et presque aussitôt se lève en m’invitant à patienter. Nous la voyons fouiller dans son sac,là où les espagnols de Valencia ont leurs affaires… (Il faut imaginer qu’entre temps la balle est passée de main en main dans la famille ! « Moi aussi. Je veux essayer ! ») Elle nous offre une balle en mousse, de one-wall, et une petite balle cousue de balle-pelote…

Bon, Leeuwarden, nous n’irons pas aujourd’hui, nous continuons à regarder les matches et à savourer l’ambiance conviviale, bon enfant qui règne autour de ses sports « atypiques », comme les qualifiera Florian le capitaine de l’équipe française en m’abordant à notre départ.

Nous étions retournés aux vélos, vers le terrain de pelote-balle. Mais c’est un hymne national qu’on entend là ! Retour vers le terrain de one-wall, où va commencer la finale de double féminin : Après un hymne espagnol, voilà celui des Pays-Bas, j’entends et vois dans le public des lèvres qui le fredonnent… Mais, l’une des joueuses, c’est celle qui nous a offert les balles, regardez!

(La joueuse rouge la plus à droite)

… équipe de Valence victorieuse de cette finale de championnat d’Europe ; on salue notre joueuse en la félicitant, on ne sait même pas son prénom… ni si elle a compris ce qu’on lui a dit,en anglais, de notre voyage à vélo !

Sébastien a contacté un Warmshower près de Leeuwarden : nous ne verrons pas la ville aujourd’hui, mais nous en aoprocherons et pourrons y aller demain. Le temps de discuter avec une dentelliere d’un groupe venu d’Anvers, avec quelques autres frisons qui parlent parfois remarquablement français, et c’est parti.

On avale les 26 km presque sans s’arrêter, hormis les quelques « ah non, demi-tour, c’était à gauche ! »et les rencontres qui vont parfois avec ;^)

Juuk (prononcer exactement comme quand Justine veut dire « Luc » ;^) ) nous accueille à l’entrée de son jardin, où nous plantons la tente. La maison est bien remplie, notamment d’un grand nombre de très belles pierres plus ou moins travaillées, améthyste, pyrite, lapis-lazuli… Avec une aide presque symbolique de notre part il nous mitonne un excellent dîner que nous prenons ensemble dehors, conversant en français, qu’il parle vraiment bien. C’est presque perturbant pour Sébastien et moi de ne pas parler anglais ! Les enfants apprécient :^) Juuk nous invite à rester deux nuits pour visiter tranquillement, ce que nous acceptons. Lui-même est rentré il y a 2 semaines d’un voyage à vélo de plus de deux mois de Prague à Istanbul.

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