Melle

29 km

Avec notre bivouac insulaire* nous sommes à distance bien raisonnable de Gand, cela nous permet d’atteindre l’office de tourisme juste à point pour le réveil de Marjorie :^) Elle dort toujours un bon moment le matin, temps pendant lequel, la plupart du temps, nous roulons. Souvent 10 à 20 kilomètres, selon les circonstances (courses, lieux à visiter…). Ce matin une petite quinzaine.

*Voici l’île où nous avons bivouaqué :

L’office de tourisme est en face d’un château médiéval imposant, et surprenant au cœur de la ville ! Le château des Comtes de Flandres, reconverti en musée de la torture justice.

Charles Quint est né ici en 1500. Il n’y fut pas très apprécié pour autant, Wikipedia vous renseignera certainement sur la sanction humiliante qu’il vint infliger aux notables rebelles qui refusaient de payer ses taxes…

On a cherché un peu le parking à vélo gardé ; on l’a aperçu, ça nous a peu inspirés, on a garé nos vélos comme d’hab,en paquet compact, sur une zone fréquentée, en face de terrasses, près du beffroi. D’ailleurs beffroi ici ça se dit… belfort !

Petit tour touristique à pied, ici encore l’eau, rivières et canaux, façonne la ville, et les façades typiques continuent de régaler nos yeux.

Des tableaux exposés ça et là sont l’occasion de sensibiliser les enfants à des caractéristiques des primitifs flamands, visages expressifs, vêtements drapés somptueux, perspective comme nous l’avions vue apparaître dans le quattrocento italien notamment à Urbino ; un Rubens présente les corps charnus aux muscles très sculptés que j’avais découverts sans doute à la Alte Pinacothek de Munich… (une occasion d’étaler un peu de culture ! ;^) )

A propos de représentations, en passant dans ou le long des églises ou encore dans les rues de villes assez importantes ou encore vers de petites chapelles, nous voyons de très nombreuses « vierges à l’enfant ». Et nous les regardons, parfois très tendres, parfois plus froides ou sévères, réalistes ou non dans leurs proportions, dans leurs expressions…

Curieuse decoration (ex voto?) dans le déambulatoire de la cathédrale

Sur la grande place Vrijdagmarkt, il y a des jeux pour les enfants, un ensemble d’installations juste pour cette première après-midi des grandes vacances, qui vient juste d’ouvrir quand nous arrivons. Les enfants sont ravis d’accéder aux structures gonflables, de faire de fantastiques bulles de savon !

Et nous, de choisir tranquillement une table où goûter la fameuse carbonade flamande… Bon ce n’est pas si tranquille mais on finit par s’attabler. Les enfants optent pour la fricadelle ou, Justine, pour les spaghettis.

Marjorie aime toujours autant les frites, et la sauce de nos carbonades plaît tellement aux deux grands qu’à la fin du repas, incroyable, leurs petites écuelles de ketchup sont presque pleines !

On reprend les vélos pour un petit tour au Parc de la Citadelle, où à l’air de jeux vient s’arrêter un camion glace ; une dernière boule à la santé de Hans-Joachim et Elfriede !

Dans ce parc Baptiste reçoit je ne sais trop comment un coup de balançoire en pleine figure : il arrive la figure en sang, en pleurant « j’ai perdu une dent ! » Tout va bien : c’est celle qui, bougeant beaucoup, le gênait depuis un moment…!

A Gand nous aurons vu notamment deux FollowMe, un tandem avec adulte derrière enfant devant (en position de vélo normal), deux vélos suiveurs, un vélo avec quatre personnes dessus mais on l’a croisé il ne s’est pas arrêté, je n’ai pas réussi à savoir combien de ces huit jambes pédalaient… sans parler des nombreuses carrioles et des innombrables bi et triporteurs destinés à transporter des enfants à l’avant.

On fait le plein d’eau à une grande halte fluviale près d’un important carrefour !

Bivouac dans un petit bois en bordure de route vélo, à un moment où elle s’est éloignée un peu de l’Escaut. On dépose dans la tente Justine endormie…

À la jonction des canaux Gand-Bruges et van Schipdonk

48 km

Après un petit déjeuner en commun avec nos hôtes, nous partons direction Gand (Gent en flamand).

Nous repartons par Bruges : c’est la 3ème fois que nous faisons cette portion de trajet, sur lequel il y a notamment des serres immenses de production d’aubergines, avec sa centrale pour produire énergie électrique (vendue) et chaleur (pour les serres). L’aubergine a apparemment besoin d’un climat tropical pour se développer !

Alors que nous quittons Bruges, Clémence se sent faible (hier soir déjà elle avait de la fièvre et s’était couchée dès notre retour chez nos hôtes). Grâce à mon application de cartographie hors ligne (nouveauté voyage 2018 !), je repère une aire de jeux à quelques km, et quelle aire de jeux ! Il y a un jeu de 7-8 metres de hauteur avec pont de singe ! Nous y faisons une longue pause, avec céréales + haricots verts frais cuits sur le réchaud.

Nous repartons avec une Clémence revigorée et bonne surprise: le vent est désormais de travers, mais légèrement favorable, un juste retour après 4 jours de vent dans le nez.Nous longeons le canal Gand-Bruges, à grand gabarit, rien à voir avec les canaux gabarit Freycinet que nous avons longé en France.

À 15 km de Gand il croise un autre canal, nord-sud celui-là, et c’est là sur une petite île reliée par un pont que nous avons planté notre tente.

Départ de Bekegem

Après un petit déjeuner en commun, nous partons direction Gand (Gent en flamand).

L’occasion de vous informer que les articles des 3 derniers jours ont été créés ou mis à jour.

On ne le dit pas systématiquement, mais régulièrement nous ajoutons des photos à des articles des jours précédents quand nous avons un accès wifi …

Une journée à Bruges

38 km à vélos légers pour Hélène et Seb

Pour une fois, j’ai trouvé que l’appellation « Petite Venise » (Petite Venise du nord) était bien appropriée, avec plusieurs éléments et impressions qui m’ont rappelé Venise.

Wannes et Karen nous ont proposé de rester une deuxième nuit pour aller visiter Bruges à vélos légers, et malgré la distance (16 km) cela nous a séduits.

Grande ville touristique avec ses calèches à cheval comme Palerme notamment…

Je m’endors et mon téléphone me tombe sur le nez alors dodo…

Ajout du matin de Seb:

La visite de Bruges à été l’occasion de voir ce qu’était une grande ville cyclable, et c’est chouette de constater une fois de plus que c’est possible de concilier vélos, autos et piétons. On s’est même senti très à l’aise sur un morceau de piste cyclable qui longeait une 2×3 voies: la petite haie coupait bien le bruit, des murs anti bruit par endroits, et une piste bien large. Et des ponts exprès pour traverser …

Sur le chemin de Bruges, on a aussi vu des rétrécissement voiture avec passage vélo (bypass) tous simples et pas cher, de quoi donner du grain à moudre à nos élus hexagonaux …

Nous avons vu des variantes encore plus simples, le rétrécissement voiture étant simplement fait avec un bac à fleurs posé de chaque côté de la chaussée + de la peinture sur la route pour la signalisation.

Le soir, c’est soirée foot: Belgique contre Angleterre. Nous regardons le match en grignotant croque monsieur, chips et bâtons de légumes … et bière belge !

C’est la Belgique qui gagne 1-0 !

(Enfin, nous le savions déjà que la Belgique aurait le dessus sur l’Angleterre, sinon on aurait traversé la Manche à Calais la semaine dernière 😉)

Bekegem

33 km Clémence, 41 km Hélène et Seb

Ce matin le double toit de la tente est trempée sur la face intérieure. Cela arrive toujours plus ou moins suivant les jours, mais là à peine on effleure la toile qu’il pleut dans l’abside !

Comme nous voulons partir vite à cause du vent on plie tel quel, sans passer de chiffon pour éponger : tant pis pour le poids supplémentaire et ça séchera bien ce soir …

Diskmuide est sur le front Belge de la Grande Guerre, et la zone est un peu leur Chemin des Dames à eux. Nous passons d’abord devant un monumental mémorial.

Puis quelques km plus loin (après un arrêt cueillette de cerises) il y a le ‘Boyau de la Mort’, nom très parlant à défaut d’être charmant: une tranchée construite pour progresser vers des réservoirs d’essence, objectif stratégique à conquérir car il permet d’avoir un point de vue (et de mitraillage) en hauteur.

La tranchée est transformée en musée, et nous la longeons sur le chemin pédestre qui passe le long. Puis à vélo sur l’autre côté.

Avec tout cela, à mi journée on a fait moins de 10km, heureusement le vent souffle, mais moins fort qu’hier : on continue à progresser direction Bruges pour bivouaquer à proximité afin de visiter demain.

Tiens, une voiture garée sur le bas côté … ah, mais il y a un homme qui nous fait signe ! Ainsi se font les rencontres: Wannes est papa d’une famille de cyclo voyageurs, et membre de Warmshowers. Il nous invite chez lui, à 8km. Ça ne nous rapproche pas mais ne nous éloigne pas non plus de Bruges … go !

Wannes prend le vélo de Clémence et des des sacoches dans son coffre. Les 2 grands montent aussi dans la voiture.

Et c’est à vélos allégés que nous finissons l’étape où nous retrouvons nos 2 aînés qui ont déjà sympathisé avec les enfants de Karen et Wannes même s’ils ne parlent pas là même langue !

Les articles arrivent !

Que voulez vous, nouveau départ, passage de frontière, dépaysement, pas le temps d’écrire !

Là nous sommes à Bekegem chez un warmshowers qu’on n’avait pas contacté, qui nous a attrapés au passage :^)

Kaaskerke (Diksmuide)

34km

Évidemment on n’était pas prêts à l’heure dite, que c’est difficile de finaliser des préparatifs de départ avec un bébé dans les bras… Nos bienveillants bienfaiteurs n’ont pas eu l air de trop nous en vouloir, et nous avons pris la route avec un très beau comité de départ sous le soleil, au pied du vieux moulin et des couleurs des Flandres !

A propos de couleur, nous sommes dans une région où est cultivé entre autres le lin. Il fleurit justement, et ces petites fleurs d’un bleu charmant sur une mince tige vert tendre, c’est très joli. Par moments de loin la surface d’un champ de lin peut ressembler à une étendue d’eau, c’est troublant.

Dans les critères examinés pour le choix Belgique-Pays-Bas vs Royaume-Uni on a un peu oublié de mettre le vent dans la balance… et là il souffle nord-est avec force et pour prendre le lin en photo il met partout du flou pas vraiment artistique !

Avec de la patience on finit par y arriver ☺

On s’épuise face au vent, qui a du coup tendance pourrir l’ambiance. Longue pause déjeuner près d’une église qui nous abrite du vent, puis bivouac tôt dans un pré fauché pour démarrer tôt demain matin : le vent est modéré d’abord, et forcit au fil des heures.

36 !

Pain frais pour un festif petit-déjeuner d’anniversaire !

Remplacement du drapeau de Flandres, hissé par Baptiste avec Maurice et Jean-Maurice !
Auprès des ânes de « Ces Ânes »

Maurice, l’homme qui murmure à l’oreille de « Ces Ânes »
Promenade en calèche !

Hondschoote toujours

Le moulin près de notre gîte est un des plus vieux d’Europe, il a été construit au XIIème siècle. Le gîte dans lequel nous logeons est l’ancienne maison du meunier.

Hondschoote

41 km

Au matin, le pied de Clémence va plutôt mieux, mais elle boîte encore beaucoup et ne peut pas pédaler. C’est donc Baptiste qui prend le vélo de Clémence allégé de ses sacoches qui finissent dans les 2 sièges enfant des vélos des parents, Justine étant sur son vélo dételé.

Heureusement, nous sommes dans le plat pays et les routes sont calmes. Vient le moment où Justine fatigue: que faire de la sacoche qui occupe son siège ? Elle finira sur le porte bagages de son petit vélo vert remorqué par Hélène !

Quant à Baptiste, il peine mais je l’aide en le poussant. C’est comme ça que je me retrouve sur quelques kilomètres avec: Clémence et son pied blessé à l’avant du tandem, portant elle-même Marjorie, Justine sur le siège arrière … et Baptiste à mon côté en roue libre que je pousse pendant qu’il se repose !!!

Heureusement que le vent est favorable ☺

Nous arrivons à Bergues, ville rendue célèbre par le film « Bienvenue chez les Ch’tis ».

Un petit tour pour visiter à vélo, et on continue direction Hondschoote (prononcer onskot), où Maurice et Jean-Maurice nous ont proposé le gîte de l’association ‘des amis et des pèlerins du Westhoek’ pour nous héberger.

Baptiste reprend de l’énergie dès qu’il aperçoit le moulin à vent près duquel se trouve le gîte.

Tout une troupe nous voit arriver !

Hélène expliquant notre parcours

Maurice nous accueille. Le soir, repas partagé bien sympathique.

Texte d’un pèlerin affiché dans le gîte
Caroline joue avec les enfants pendant que nous finissons de nous préparer à quitter nos hôtes à Watten