Leeuwarden

18 km

Visite de Leeuwarden, capitale européenne de la culture 2018, à vélos légers avant de retourner dormir chez Juuk qui nous a proposé de rester une seconde nuit.

Et soirée autour d’un feu.

Juuk adore les enfants qui le lui rendent bien !

Il est tellement rare de trouver des toilettes gratuites aux Pays-Bas que quand ça arrive ils font de la pub !

Leeuwarden est la ville natale d’un artiste nommé Escher, célèbre pour ses représentations impossibles / surprenantes :

Que d’eau ! Chaque bocal en contient une d’origine différente.

Wirdum

34km

Le soleil nous fait lever vers 7h30 : ça chauffe vite dans la tente au soleil ! Ce dernier se voile un peu et nous apprécions de lever le camp par une température plus agréable. Un dernier regard vers les nombreux voiliers amarrés le long de la rive opposée, avant de quitter le canal.

Direction Leeuwarden, capitale régionale de la Frise, et ville de départ et d’arrivée de la fameuse « Elfstadentocht », la course des onze villes disputée le long des 200km de canaux gelés, les rares hivers où l’épaisseur de la glace est suffisante. Notre itinéraire passe par Franeker, une autre de ces 11 villes, et nous comptons visiter au passage,à vélo, le petit centre historique.

Pour le moment, c’est tout droit, tiens c’est quoi ça ? Il y a des gens là, une balle, ouh elle va vite ! Celui en vert qui siffle c’est un arbitre ? Des drapeaux ! Pays-Bas, France, Belgique Royaume-Uni, Italie, Pays Basque (espagnol), province de Valence (Espagne), Frise. Y a des trucs qui s’affichent sur le grand panneau, poule A, poule B, tiens ça c’est maintenant, oh France Pays-Basque ! Il y a des français ici !

Championnat d’Europe de… et on est tombés dessus par hasard, au coin de la rue : l’espace de jeu est aménagé directement sur la grande esplanade centrale de la rue principale, à son extrémité une zone verte entourée de gradins temporaires est équipée d’une autre installation sportive. Et devant nous deux équipes qui jouent avec une balle et leur paume : un jeu de pelote – pas basque.

Nous obtenons un premier jet d’informations par les deux membres de la Croix-Rouge (néerlandaise) à côté desquels nous avons mis pied à terre, et en apprendrons plus au fil de la journée. Il s’agit du championnat d’Europe de balle-pelote, entre les gradins il y a du One-wall qui rappelle le squash. Il y a une toute petite fédération d’une dizaine de clubs en France, c’est en revanche plus populaire en Belgique, et bien plus encore en Espagne. Ça semble avoir des allures de sport national ou du moins régional frison : lors d’une finale d’une discipline mercredi, les gradins étaient pleins : 10 000 spectateurs,nous dit-on ici et là.

Des sports dont nous ne connaissions même pas l’existence… On fait les supporters pour l’équipe de France, tiens, puisqu’on est là ! Équipe qui bat les Basques avant de s’incliner face aux Belges, champions du monde en titre.

En balle-pelote le compte des points est semblable au tennis, et on perçoit facilement la parenté quand on voit le service, et notamment cette façon de faire rebondir la balle plusieurs fois avant de la mettre en jeu. Idem avec le one-wall, où cependant le comptage des points est peut-être différent, je n’ai pas eu vue sur le tableau de marque…

Je me demande comment sont les balles avec lesquelles on joue ainsi à main nue, ou juste avec un gant pas particulièrement rembourré – en balle-pelote les joueurs ont des gants très artisanaux bricolés avec du carton ou quelque chose comme ça, et du sparadrap ! Tiens, une joueuse espagnole assise là a une balle à la main. Je lui demande si je peux toucher, tester. Elle me la passe volontiers, et presque aussitôt se lève en m’invitant à patienter. Nous la voyons fouiller dans son sac,là où les espagnols de Valencia ont leurs affaires… (Il faut imaginer qu’entre temps la balle est passée de main en main dans la famille ! « Moi aussi. Je veux essayer ! ») Elle nous offre une balle en mousse, de one-wall, et une petite balle cousue de balle-pelote…

Bon, Leeuwarden, nous n’irons pas aujourd’hui, nous continuons à regarder les matches et à savourer l’ambiance conviviale, bon enfant qui règne autour de ses sports « atypiques », comme les qualifiera Florian le capitaine de l’équipe française en m’abordant à notre départ.

Nous étions retournés aux vélos, vers le terrain de pelote-balle. Mais c’est un hymne national qu’on entend là ! Retour vers le terrain de one-wall, où va commencer la finale de double féminin : Après un hymne espagnol, voilà celui des Pays-Bas, j’entends et vois dans le public des lèvres qui le fredonnent… Mais, l’une des joueuses, c’est celle qui nous a offert les balles, regardez!

(La joueuse rouge la plus à droite)

… équipe de Valence victorieuse de cette finale de championnat d’Europe ; on salue notre joueuse en la félicitant, on ne sait même pas son prénom… ni si elle a compris ce qu’on lui a dit,en anglais, de notre voyage à vélo !

Sébastien a contacté un Warmshower près de Leeuwarden : nous ne verrons pas la ville aujourd’hui, mais nous en aoprocherons et pourrons y aller demain. Le temps de discuter avec une dentelliere d’un groupe venu d’Anvers, avec quelques autres frisons qui parlent parfois remarquablement français, et c’est parti.

On avale les 26 km presque sans s’arrêter, hormis les quelques « ah non, demi-tour, c’était à gauche ! »et les rencontres qui vont parfois avec ;^)

Juuk (prononcer exactement comme quand Justine veut dire « Luc » ;^) ) nous accueille à l’entrée de son jardin, où nous plantons la tente. La maison est bien remplie, notamment d’un grand nombre de très belles pierres plus ou moins travaillées, améthyste, pyrite, lapis-lazuli… Avec une aide presque symbolique de notre part il nous mitonne un excellent dîner que nous prenons ensemble dehors, conversant en français, qu’il parle vraiment bien. C’est presque perturbant pour Sébastien et moi de ne pas parler anglais ! Les enfants apprécient :^) Juuk nous invite à rester deux nuits pour visiter tranquillement, ce que nous acceptons. Lui-même est rentré il y a 2 semaines d’un voyage à vélo de plus de deux mois de Prague à Istanbul.

Harlingen

21 km

Il y a quelques jours, nous avions entendu parler d’un rendez-vous de grands voiliers à Harlingen, nous mettons donc le cap sur cette ville de la mer du Nord. Renseignements pris, ‘Tall Ships Races‘ est une grande manifestation où 300 000 personnes sont attendues sur 4 jours ! Et aujourd’hui vendredi, c’est le jour du ‘sail in’, autrement dit l’arrivée des bateaux, notamment des vieux gréements.

En chemin nous sommes interpellés bâbord arrière par un couple belge qui souque ferme ! Nous faisons route ensemble jusqu’à la ville.

Ayant garé nos vélos, nous montons sur la jetée pendant qu’Hélène et Justine font quelques courses, et voyons accoster un 4 mats portugais.

Nous passons la journée se passe à déambuler le long des quais et à visiter certains des bateaux.

Et le soir pique-nique dans une aire de jeu. Je réalise au moment du départ que la table à pique-nique à côté de la nôtre est occupée par des membres d’équipage du Mir, grand voilier originaire de Saint Pétersbourg que nous avons visité plus tôt. Peu de temps pour discuter: la nuit va tomber et nous devons trouver un bivouac. Je donne l’adresse de notre blog, et une membre de l’équipage m’offre sa casquette à l’effigie du bateau 🙂

Nous trouvons un bivouac sur une digue, avec vue sur des vieux gréements qui stationnent dans le canal.

Kubaard

51 km

Nous quittons temporairement la mer du Nord pour couper par les terres, direction Harlingen que nous devrions atteindre demain.

La Frise (Friesland) de l’intérieur est une campagne plate parsemée de fermes et de petits villages.

À la grande joie des enfants nous prenons un bac à la mi-journée avant de déjeuner : au menu, mais tout frais !

Nous visitons Sloten, petite ville de 800 habitants qui est aussi la plus petite des 11 villes traversées par la mythique course de patin à glace.

Même dans ces campagnes, il y a de nombreuses ‘fietspads’ (pistes cyclables), qui arpentent d’un canal à l’autre, et les franchissent par un pont, ou pont-levis.

Lemmer

48 km

Sur les conseils de nos hôtes, nous allons visiter Kalenberg, petit village perdu au milieu des marais. Pas de voitures ici, on peut circuler uniquement à pied, en vélo ou en bateau. La piste cyclable est étroite et les nombreux ponts sont étroits, dur de se croiser, surtout avec nos montures bien larges avec leurs sacoches ! Pour corser l’affaire, chaque pont est 10-20 cm plus haut que la piste, avec une rampe de montée très pentue. Heureusement cela ne dure que quelques kilomètres !

Nous nous arrêtons près d’une autre famille des Pays-Bas en voyage pour pique-niquer. Des voyageurs à vélo, on en croise d’innombrables depuis que nous sommes dans ce pays, y compris avec des enfants. Ce qui nous distingue ce sont notre nationalité (on croise surtout des locaux et des allemands), l’âge de Marjorie et la durée de notre voyage.

Ce village est dans un parc naturel, dont nous visitons le centre d’accueil. Une exposition montre l’environnement et les métiers traditionnels: dans cette région sans forêts, on extrayait la tourbe comme combustible. Et les zones exploitées se sont remplies d’eau, dans lesquels se sont mis à pousser des roseaux/joncs. Et les habitants se sont mis à exploiter ces joncs, utilisés pour faire des toits en chaume. Aujourd’hui encore on voit très régulièrement des maisons avec toit en chaume.

Nous reprenons nos montures pour atteindre Lemmer, où nous faisons nos courses avant de dénicher un joli site de bivouac entouré d’arbres en sortie de ville.