Les petits sauts de puces… …font les grands voyages !

38 km

Quelques photos.

Nous roulons la plupart du temps hors du trafic motorisé. Quand nous sommes sur la route, c’est presque étrange de ne pas entendre de signes d’impatience de la voiture qui arrive derrière, ou en face… nous sommes vraiment dans une autre culture ! C’est amusant aussi, étonnant, de voir de jeunes filles, des enfants, parfois de l’âge de Clémence, circulant sur de grands vélos équipés d’un grand panier devant, dans cette position qu’on appelle chez nous « de vélo hollandais » – je comprends pourquoi !

Cette dernière photo,j’ai l’impression de l’avoir vue dans des albums d’avant ma naissance ! Le contre jour a donné d’étonnantes couleurs, vieillotes. Et les moulins n’ont pas dû changer beaucoup…

Il y a aussi eu une petite baignade en fin d’après-midi !

Ce soir Tine et Frans nous ont ouvert leur joli parc arboré pour planter notre tente, à la demande de Froukje qui nous accueille demain à Vlissingen, au sud-ouest de l’île ; nous sommes plus ou moins au centre de l’île. Nous avons bénéficié d’un « reste » de leur repas, délicieux gratin de pommes de terre et fenouil au saumon et aux herbes… Une infusion exquise ce soir. Merci…

42 km

Clémence dort déjà, la nuit tombe, on s’endort au son des péniches, barges et autres chalutiers que nous entendons passer sur le canal « door Zuid-Beveland », un grand canal de navigation traversant du nord au sud cette première île de Zélande que nous découvrons, dans l’estuaire de l’Escaut (Schelde). Pendant que Sébastien finissait de préparer le dortoir où Clémence était déjà installée pour dormir, avec les autres j’ai vu voler et se poser en criant un oiseau d’eau, petit échassier noir et blanc au long bec : un huîtrier pie.

Yerseke, nous a dit Ilonka, est connue pour les moules qu’on y mange. En y arrivant nous avons pu voir des producteurs de moules et d’huîtres. Au port, judicieusement aiguillés par un couple belge ayant vécu en France, nous avons pu goûter quelques spécialités : beignets de cabillaud, filets de hareng cru aux dés d’oignon… Un régal, pour lequel on a interrompu la grosse sieste de Justine.

Nous sommes entrés aux Pays-Bas en bonne compagnie. Chez Ilonka et Luc, nous a été offert un excellent petit déjeuner commencé par des oeufs au plat, suivis de tartines aux crottes de souris. Puis il y a eu, disons, un ajustement des stocks de vêtements des filles grâce à d’anciens habits de Mira, et d’adorables petits cadeaux : mini poupées porte bonheur en bois, stylos à l’entête de l’entreprise de Luc, petits livres en tissu bruyant comme aime tant Marjorie…

Peu après notre départ, assez tardif donc, nous avons croisé vélo chargé a l’avant, avec un enfant derrière dans un siège, et un pino avec un enfant devant ! Nous les mères de familles fermant chacune la marche nous avons réclamé l’arrêt ;^)

Après discussion, route commune jusqu’à Rilland où Monica,Michael, sa maman Brigitte et leurs enfants Tobias et Elodie jusqu’à Rilland où ils prenaient le train retrouver de la famille à Middelbourg.

Après la gare de Rilland nous avons assez vite vu notre premier moulin à vent, un camion de marché d’un fromager vendant tout plein de Gouda, une boulangerie, une aire de jeu… Voilà, nous sommes aux Pays-Bas !

Amis belges, nous sommes fiers d’arborer grâce à Luc les couleurs du fan club officiel des Diables Rouges, en cette soirée victorieuse ;^)

Nous pensions dormir aux Pays-Bas ce soir … eh bien finalement nous sommes toujours en Belgique, à moins d’un kilomètre de la frontière.

C’est là que nous nous sommes arrêtés dans une boulangerie pour acheter une dernière fois des gaufres belges. Pas de gaufres, alors ce seront des chocolats belges puisque nous n’en avons pas encore goûté et qu’ils sont faits maison ! Derrière nous une dame s’étonne de nous voir en voyage avec notre si petite pitchoune, nous lui demandons où trouver de l’eau. Elle habite juste en face et nous propose de remplir nos gourdes chez elle … et nous finissons dans la piscine, avec e tente plantée dans le jardin !

Ce matin nous avions pensé être réveillés tôt de notre nuit à la belle étoile… eh bien c’est seulement vers 7h45 que nous émergeons. Et les visages des enfants (et pas que) sont constellés de piqûres de moustiques 🙁 Avec le vent, nous pensions pourtant être tranquilles … Guère de différence entre Marjorie, qui a bénéficié de 2 applications d’antimoustique, et ses soeurs qui dormaient déjà et n’en ont pas eu…

Les enfants vont profiter de l’aire de jeux toute proche pendant que nous rangeons.

Après avoir regardé la route et écrit nos dernières cartes belges nous démarrons, mais les kilomètres sont chers avec ce joli vent de face …

Pause déjeuner tardive, encore dans une aire de jeux gigantesque.

Et ce soir, c’est dîner crêpes préparées par Ilonka notre hôtesse. Je vais vous laisser, Luc son mari vient de rentrer et nous allons boire un verre ensemble …

44 km

Nous quittons Caroline et Pierrick pour rejoindre Anvers, que nous finissons par atteindre en empruntant un tunnel piétons / vélos sous l’Escaut. Pour y accéder, un ascenseur géant (charge max 3 tonnes!) qui descend à 31 mètres sous terre. Même chose sur l’autre rive.

Nous nous installons pour manger les salades restées du barbecue d’hier soir avant d’aller dans une friterie.

Puis nous tournons dans les petites rues du centre, avant de prendre la direction de la gare. Non pas pour prendre le train, mais pour admirer son architecture originale. Et ça vaut le détour !

Un petit tour dans le quartier des diamantaires (où j’ai l’impression de me retrouver en Israël tellement je vois de juifs orthodoxes), puis nous partons pour un parc au nord de la ville où une immense pataugeoire et des jets d’eau rafraîchissent les enfants. Écrasés par la chaleur, nous y restons assez tard avant de ressortir de la ville pour aller trouver un lieu de bivouac … 10 km plus tard, après avoir fait plusieurs détours à cause des travaux très nombreux à Anvers, nous traversons un parc avec une aire de jeux. Le camping y est interdit, mais la nuit tombe et nous décidons de dormir à la belle étoile dans une zone boisée jouxtant les jeux.

Pierrick ce matin s’est fait un plaisir, dont il s’est réjoui la veille au soir, d’aller chercher des brioches pour prendre le petit-déjeuner ensemble. Surprise : des viennoiseries ! (délicieuses…) Eh oui nous avons beau parler la même langue et nous comprendre aisément, le dépaysement est aussi dans les différences entre nos français :^) L’emmailloteuse, ce n’est pas la mamie qui s’occupe de son petit-fils, c’est le p’tit nom de la table à langer ici. Il nous plaît beaucoup ! Si un jour on se remettait à en utiliser une – ce n’est plus le cas depuis 8 ans – j’espère que je saurais me rappeller cette dénomination.

Pendant que son téléphone avait encore quelque énergie Sébastien a pu profiter d’un ordinateur pour récupérer des données stockées dessus. Toutes nos affaires étaient prêtes depuis notre lever, pas très tôt, et je sentais la chaleur augmenter…

Finalement Sébastien a demandé à nos hôtes s’ils voulaient bien que nous restions la journée pour partir soit en fin d’après-midi après la chaleur, soit demain à la fraîche. Caroline et Pierrick, disponibles aujourd’hui, ont accepté et assez rapidement Sébastien est parti avec Pierrick se racheter un smartphone, je suis allée faire des courses pendant la sieste de Marjorie (sur mon dos), les enfants ont profité à fond de la piscine !

Départ demain matin pour Anvers :^)

Journée douloureuse pour Sébastien : son téléphone portable est hors d’usage, suite à une énième et ultime chute… Bon, après avoir sauvagement installé sur mon téléphone que je mettais à sa disposition (« j’ai effacé tes téléchargements, j’avais besoin de place ! ») l’application qu’il utilisait le plus, OsmAnd, il a pu reprendre un peu main sur l’itinéraire. Prendre autant de bacs à quand même été une surprise !

Ce matin Lies nous avait indiqué comment aller en prendre un qui nous ferait traverser l’Escaut ; c’est en sortant vivement son téléphone pour prendre en photo Pieterjan, Lies et leurs deux filles avec leurs deux Pinos et une remorque qui partaient pour leurs vacances à vélo,que Sébastien a vu son smartphone lui échapper une dernière des mains…

Clémence et Baptiste avaient peu fait honneur au p’tit dej : le diabolo, c’est tellement bien ! Baptiste nous épate, nous ne savions pas qu’il maîtrisait le lancer et rattrapage !

Au fil de la journée nous nous avons pris un deuxième, puis un troisième bac, allant d’une rive à l’autre.

Le dernier bac, nous l’avons attrapé juste à temps pour la dernière traversée de la journée, à 20h. On a repéré un itinéraire sur le gps, aire de jeux et possibilités de bivouac, quelques kilomètres pour se rapprocher un peu d’Anvers.

Le long de la rue, aux fenêtres, aux voitures, partout des drapeaux belges ! Sur la place nous arrivons, plein de monde et un écran géant : ce soir la Belgique joue contre le Japon, huitièmes de finale de la coupe du monde. Il reste un peu de place sur le banc là, tiens, elle est pour nous !

Score nul à la mi-temps. Le camion glace passe motiver les spectateurs :^D

Un but japonais. Ouille. Un deuxième vient plomber l’ambiance … Au bout d’un moment l’équipe belge marque un premier point, bruyamment fêté ! Puis elle égalise, l’ambiance est excellente !

La fin approche… dans le temps des arrêts de jeu un dernier but belge,ovationné, et la place est en fête !

Mais ce n’est pas tout, nous, il faut qu’on aille dormir. On démarre. Pause pour réviser le parcours prévu, on a eu le temps d’oublier… deux cyclistes qui viennent de nous dépasser, font demi-tour, « vous cherchez un endroit pour dormir ? Vous voulez venir à la maison ? » Et nous avons gaiement suivi Pierrick et sa maman Caroline, nous voici comme à la campagne en ville, on découvrira demain matin comme ce doit être joli, dans la pénombre déjà c’était charmant. On fera la connaissance du neveu et petit-fils âgé de deux semaines de moins que Marjorie :^)

13 km

Aujourd’hui réveil un peu plus tardif: ce n’est pas tant qu’on soit dimanche, mais surtout parce que notre tente est à couvert et le soleil ne fait donc pas son office de réveil façon sauna…

Nous démarrons et constatons vite que comme prévu nous avons le vent en plein dans le nez !

Nous nous arrêtons pour ravitailler à Wetteren, 1er village sur notre parcours. Il fait déjà très chaud et nous en profitons pour déjeuner.

J’avais repéré il y a quelques jours une famille sur Warmshowers qui voyageait avec leurs 2 enfants sur 2 tandems pino (les mêmes que le nôtre) dans cette ville, mais nous avions renoncé à les contacter car ils étaient trop loin de Gand pour y arriver hier soir.

Nous hésitons, et les appelons pour leur proposer de passer et repartir en soirée à la fraîche. Ils partent demain en vacances à vélo mais sont ravis qu’on passe les voir !

20 minutes plus tard, on est chez eux et les 3 tandems sont alignés dans le garage.

Le jardin est plein de jeux pour enfants. Il y a notamment un pont de singes et une tyrolienne faits maison ! Et il y a un trampoline ! Pieterjan et Lies nous proposent de rester jusqu’à demain matin, ce que nous acceptons volontiers.

Demain départ tôt et à vélo pour les 2 familles, mais nos hôtes prendront le train pour démarrer leurs vacances à vélo un peu plus loin tandis que nous longerons l’Escaut en direction d’Anvers.

29 km

Avec notre bivouac insulaire* nous sommes à distance bien raisonnable de Gand, cela nous permet d’atteindre l’office de tourisme juste à point pour le réveil de Marjorie :^) Elle dort toujours un bon moment le matin, temps pendant lequel, la plupart du temps, nous roulons. Souvent 10 à 20 kilomètres, selon les circonstances (courses, lieux à visiter…). Ce matin une petite quinzaine.

*Voici l’île où nous avons bivouaqué :

L’office de tourisme est en face d’un château médiéval imposant, et surprenant au cœur de la ville ! Le château des Comtes de Flandres, reconverti en musée de la torture justice.

Charles Quint est né ici en 1500. Il n’y fut pas très apprécié pour autant, Wikipedia vous renseignera certainement sur la sanction humiliante qu’il vint infliger aux notables rebelles qui refusaient de payer ses taxes…

On a cherché un peu le parking à vélo gardé ; on l’a aperçu, ça nous a peu inspirés, on a garé nos vélos comme d’hab,en paquet compact, sur une zone fréquentée, en face de terrasses, près du beffroi. D’ailleurs beffroi ici ça se dit… belfort !

Petit tour touristique à pied, ici encore l’eau, rivières et canaux, façonne la ville, et les façades typiques continuent de régaler nos yeux.

Des tableaux exposés ça et là sont l’occasion de sensibiliser les enfants à des caractéristiques des primitifs flamands, visages expressifs, vêtements drapés somptueux, perspective comme nous l’avions vue apparaître dans le quattrocento italien notamment à Urbino ; un Rubens présente les corps charnus aux muscles très sculptés que j’avais découverts sans doute à la Alte Pinacothek de Munich… (une occasion d’étaler un peu de culture ! ;^) )

A propos de représentations, en passant dans ou le long des églises ou encore dans les rues de villes assez importantes ou encore vers de petites chapelles, nous voyons de très nombreuses « vierges à l’enfant ». Et nous les regardons, parfois très tendres, parfois plus froides ou sévères, réalistes ou non dans leurs proportions, dans leurs expressions…

Curieuse decoration (ex voto?) dans le déambulatoire de la cathédrale

Sur la grande place Vrijdagmarkt, il y a des jeux pour les enfants, un ensemble d’installations juste pour cette première après-midi des grandes vacances, qui vient juste d’ouvrir quand nous arrivons. Les enfants sont ravis d’accéder aux structures gonflables, de faire de fantastiques bulles de savon !

Et nous, de choisir tranquillement une table où goûter la fameuse carbonade flamande… Bon ce n’est pas si tranquille mais on finit par s’attabler. Les enfants optent pour la fricadelle ou, Justine, pour les spaghettis.

Marjorie aime toujours autant les frites, et la sauce de nos carbonades plaît tellement aux deux grands qu’à la fin du repas, incroyable, leurs petites écuelles de ketchup sont presque pleines !

On reprend les vélos pour un petit tour au Parc de la Citadelle, où à l’air de jeux vient s’arrêter un camion glace ; une dernière boule à la santé de Hans-Joachim et Elfriede !

Dans ce parc Baptiste reçoit je ne sais trop comment un coup de balançoire en pleine figure : il arrive la figure en sang, en pleurant « j’ai perdu une dent ! » Tout va bien : c’est celle qui, bougeant beaucoup, le gênait depuis un moment…!

A Gand nous aurons vu notamment deux FollowMe, un tandem avec adulte derrière enfant devant (en position de vélo normal), deux vélos suiveurs, un vélo avec quatre personnes dessus mais on l’a croisé il ne s’est pas arrêté, je n’ai pas réussi à savoir combien de ces huit jambes pédalaient… sans parler des nombreuses carrioles et des innombrables bi et triporteurs destinés à transporter des enfants à l’avant.

On fait le plein d’eau à une grande halte fluviale près d’un important carrefour !

Bivouac dans un petit bois en bordure de route vélo, à un moment où elle s’est éloignée un peu de l’Escaut. On dépose dans la tente Justine endormie…

48 km

Après un petit déjeuner en commun avec nos hôtes, nous partons direction Gand (Gent en flamand).

Nous repartons par Bruges : c’est la 3ème fois que nous faisons cette portion de trajet, sur lequel il y a notamment des serres immenses de production d’aubergines, avec sa centrale pour produire énergie électrique (vendue) et chaleur (pour les serres). L’aubergine a apparemment besoin d’un climat tropical pour se développer !

Alors que nous quittons Bruges, Clémence se sent faible (hier soir déjà elle avait de la fièvre et s’était couchée dès notre retour chez nos hôtes). Grâce à mon application de cartographie hors ligne (nouveauté voyage 2018 !), je repère une aire de jeux à quelques km, et quelle aire de jeux ! Il y a un jeu de 7-8 metres de hauteur avec pont de singe ! Nous y faisons une longue pause, avec céréales + haricots verts frais cuits sur le réchaud.

Nous repartons avec une Clémence revigorée et bonne surprise: le vent est désormais de travers, mais légèrement favorable, un juste retour après 4 jours de vent dans le nez.Nous longeons le canal Gand-Bruges, à grand gabarit, rien à voir avec les canaux gabarit Freycinet que nous avons longé en France.

À 15 km de Gand il croise un autre canal, nord-sud celui-là, et c’est là sur une petite île reliée par un pont que nous avons planté notre tente.

Après un petit déjeuner en commun, nous partons direction Gand (Gent en flamand).

L’occasion de vous informer que les articles des 3 derniers jours ont été créés ou mis à jour.

On ne le dit pas systématiquement, mais régulièrement nous ajoutons des photos à des articles des jours précédents quand nous avons un accès wifi …