Vlist

Quel plaisir de pouvoir se poser plusieurs jours à Krimpen aan den IJssel, ce break nous a fait le plus grand bien … sans compter la gentillesse d’Arnold et d’IJda !

Aujourd’hui nous reprenons notre vie de nomade, mais nous restons dans les parages: nous devons être samedi à La Haye pour rencontrer des cousins de mon Papa (eh oui, il n’y a pas qu’Hélène qui a des cousins de ses parents en Hollande).

En attendant, après un dernier petit déjeuner hollandais, nous partons. Nous n’avons pas parcouru 300 mètres que, arrivés à la digue de l’Ijssel que domine un moulin à vent, nous sommes interpellés par des gens devant leurs maisons, qui offrent des biscuits aux enfants, et thé ou café aux parents !

Puis direction Gouda, jolie petite ville connue pour son fromage. Jolie mais touristique, tout est payant, même l’accès à l’église Saint Jean remarquable par sa longueur, 123 mètres, et ses vitraux… Mais nous prenons plaisir à arpenter les petites rues. Les enfants apprécient le carillon de l’hôtel de ville et ses personnages animés.

Puis nous continuons direction Vlist, village pittoresque, où nous dînons à une aire de jeu. C’est là que Nous voyons arriver Jacob de la maison voisine qui nous offre une glace, nous fait le plein d’eau et nous indique une zone de bivouac à moins d’un kilomètre. Nous y plantons notre tente pour la nuit.

(Nous avions contacté Lek de Warmshowers pour planter la tente dans son jardin, mais nous nous sommes décommandés car trop loin pour cette journée !)

De Loet

22 km

De Loet est un petit hameau le long des canaux dans la campagne néerlandaise.

Nous y allons en compagnie d’Arnold et d’IJda.

Temps très beau mais très (trop) chaud, exceptionnel pour les Pays-Bas !

L’après-midi les enfants profitent de l’aire de jeux à Krimpen.

Puis nous rentrons regarder la finale de la coupe du monde à la télé néerlandaise. Bon, là je ne vais pas vous raconter le match, mais la mi-temps, et ses pubs dont le prix doit être proportionnel à l’audience … dont une pour une voiture un vélo !!!

Journée à la plage de Nisselande – Nieuwerkerk aan den IJssel

27 km

Aujourd’hui, plage ! Pas dans la mer mais le long d’un lac à une dizaine de kilomètres de Krimpen.

Cela nous a permis de goûter un autre confort des piste cyclables néerlandaises, la continuité cyclable: dès que c’est possible, les intersections avec les routes/rues voiture sont évitées par des ponts, avec bretelle d’entrée sortie. En fait, il y a 2 réseaux routiers qui cohabitent, le réseau voiture et le réseau cyclable. Et ils sont traités avec la même importance.

Les rues voiture se terminent avec le suffixe ‘straat’ et les rues vélo par ‘pad’.

Le soir, dîner avec notamment du kibeling (cabillaud pané) ramené par Arnold.

La navigation à vélo en Belgique et aux Pays-Bas

Il y a plusieurs manières de s’orienter sur le réseau cyclable (hormis le GPS).

1. On peut classiquement suivre les panneaux indiquant les directions des villes et villages. Généralement, ces panneaux indiquent les itinéraires les plus courts.

2. Un autre moyen de naviguer est d’utiliser la numérotation : certains carrefours vélo sont dotés d’un numéro, formant ainsi un maillage. Et des panneaux indiquent la route à suivre d’un numéro à l’autre. Ce système est plutôt destiné aux déplacements loisirs, et cela donne en général des itinéraires plus longs, mais plus bucoliques. Il existe des cartes spéciales qui donnent les numéros des carrefours. C’est aussi très pratique pour se déplacer : notre hôte Warmshowers de Vlissingen part sans carte, ayant juste noté la succession de numéros à suivre sur sa cuisse, au-dessus de son genou ! On trouve aussi en office de tourisme des propositions de circuit avec juste notée la succession des numéros, simplissime !

3. Enfin, il existe une multitude d’itinéraire de grande randonnée vélo, dits ‘LF routes’, ou bien Ravel en français (RaVel=RandonnéeVélo). Ils sont très bien fléchés eux aussi. Certains font partie du réseau des EuroVelo.

Rotterdam

31km

Sortie à vélos légers depuis Krimpen aan den IJssel.

En franchissant l’IJssel, nous remarquons 2 gigantesques portes (450 tonnes l’unité), une de chaque côté du pont, chacune soutenue en l’air par des cables du haut de 2 tours: encore un dispositif des Delta Works destiné à sécuriser la zone en cas de crue.

Rotterdam est une ville moderne car détruite quasi-totalement lors de la 2nde guerre mondiale. Beaucoup d’immeubles à l’architecture futuriste. Beaucoup d’eau aussi (fleuves, canaux).

Nous parcourons les larges rues à vélo. En Zélande c’était la campagne, maintenant nous sommes en milieu urbain, et nous réalisons ce qu’est un pays cyclable : des pistes cyclables hyper larges, des échangeurs rien que pour les vélos, des panneaux directionnels, des feux sur d’immenses carrefours où les vélos ont priorité sur les voitures (quand on appuie sur le bouton, le feu vélo passe au vert en 5 secondes, bluffant !). Alors quand je pense au carrefour de l’Atria dans notre ville de Belfort qu’il faut traverser en 4 temps, et où on répond aux assos cyclistes qu’on ne sait pas faire mieux, je souris gentiment …

Il faut aussi s’habituer au flux de cyclistes et de mini-scooters, qui sont autorisés à emprunter les pistes cyclables. Et ce n’est pas simple, surtout quand on découvre une ville qu’on ne connaît pas et qu’on a le nez en l’air pour regarder aussi les multiples choses inédites qu’un pays étranger peut offrir au regard!

Nous visitons le Markt Hal, grande halle très design avec plein d’échoppes vendant des délicatessen.

Nous y faisons le plein de noix de cajou, amandes, noisettes qui constituent nos en-cas de voyage.

Nous visitons la gare centrale, voyons un bâtiment cube réputé …

Avant de rentrer nous achetons des stroopwafels toutes fraîches : ces friandises constituées de 2 gaufrettes collées avec un sirop sont typiques de Hollande.

Kinderdijk

19km

Petite journée tranquille. Commencée autour d’un solide petit déjeuner hollandais !

Smoky, chat merveilleusement patient et placide !

Déjeuner paisible dans une aire de jeux magnifique

Pendant ce temps…

(Merci Ijda !)

Et ce soir,

Un paysage de canal, avec ponts et passerelles mobiles, fait par Baptiste
Photo prise par Arnold
Baptiste fait un jeu sur la console d’Ijda :^)

Krimpen aan den Ijssel : chez Arnold et Ijda !

Nous avons aujourd’hui roulé 78 kilomètres. Valeureuse Clémence qui, ayant mal au pied entre son réveil vers 8h30 (pour plier la tente il faut bien finir par la réveiller…) et notre départ du bivouac à 9h, a très vite dit que si, si, on pouvait arriver ce soir à Krimpen, ok pour 70 kilomètres !

Avec un vent de nord-est qui nous poussait gentiment sur certains tronçons, à 20km/h les kilomètres s’enchaînent vite. Parfois nous l’avions de face, ces kilomètres là étaient plus chèrement acquis, si je puis dire… Mais vraiment, on a bien roulé, mettant à profit les deux heures et demie de sieste de Marjorie ce matin, et deux heures et quart de sieste encore cet après-midi : nous avions 50 kilomètres au compteur à 16 heures à son réveil, et toute la famille était motivée pour continuer. Alors on a appelé Ijda, qui était d’accord pour une arrivée entre 19 et 20h…

Aujourd’hui au fil de la route nous avons vu encore de ces oiseaux qui nous accompagnent au fil des jours : oies (blanches et noires), hérons cendrés, huitriers pies, canards, quelques buses, deux spatules blanches, un faisan… Des lapins, à un moment il y en avait deux sur le bas-côté opposé de la voie cyclable, qui ne se sont pas laissés troubler par notre passage…

Nous avons assez rapidement franchi plusieurs îles ! Toutes ont en commun d’être entourées d’eau d’avoir moult canaux et digues. Nous avons cependant trouvé, dans ce que nous avons vu de la Hollande, qu’il y avait moins de digues quadrillant le paysage, qu’en Zélande où le regard portait souvent moins loin – et les champs de patates, d’oignons, de betteraves à sucre ou de blé étaient moins étendus…

Pause tétée, détente, petites courses et plein d’eau à Oude Tonge, une fois de plus nous nous émerveillons de ces volets qu’ont bien des maisons, peints en quatre triangles pointant au milieu, en deux couleurs très contrastées, souvent rouge et blanc.

Pause déjeuner juste avant de quitter l’île de Goeree-Overflakkee par des ouvrages fascinants, digues, barrages, écluses, ponts…

Plus loin, entre Mollekade et Balendrecht c’est en empruntant un tunnel à vélos que nous avons franchi la « Oude Maas », en français la « vieille Meuse »… la région est un impressionnant delta gigantesque de plusieurs fleuves, dont l’Escaut et la Meuse, d’où le nom de « Delta works », « travaux du delta » pour le gigantesque projet consistant notamment à verrouiller certains « bras » (je viens de lire l’article rédigé pour hier par Sébastien… désolée pour les répétitions !)

Bon, bref : à notre entrée à Krimpen nous attendait, à vélo, Arnold ! Il nous a guidés sur les trois derniers kilomètres, et je n’en revenais pas que Clémence arrive à tenir la cadence – 18 km/h – avec tout ça dans les pattes. Un accueil merveilleux et chaleureux des « cousins de Hollande », bien que nous n’ayons pas l’autonomie de la caravane qu’eux ont toujours eue en venant nous voir !

Une bonne douche, très appréciée, plus tard, nous avons vu Bart venu rendre visite à ses parents, et nous sommes attablés autour de la belle table dressée pour nous par Ijda, festin reconstituant. Les filles couchées Baptiste a pu regarder aux côtés d’Arnold un bout de la demi-finale Angleterre-Croatie, un peu contrarié de ne pas pouvoir, lui, jouer les prolongations ;^) Je dois lui annoncer le résultat demain matin…

Demain, à vélos légers nous prévoyons d’aller découvrir Kinderdijk , moins fatigant certainement que Rotterdam que nous découvrirons sans doute vendredi.

Dans la campagne près de Beldert

50km

Nous avions appris que Zélande, qui se dit en Flamand Zeeland, signifie littéralement ‘pays de la mer’, car cette province des Pays-Bas était initialement l’estuaire de l’Escaut, pays de marais.

Très tôt il y a de nombreux siècles, les hommes ont construit des digues pour se protéger de la mer et gagner sur celle-ci. Mais la nature reprend parfois ses droits, comme en 1953 où de fortes inondations firent plus de 12000 victimes.

Suite à cet événement, un plan de protection fut conçu, avec plus de digues et des zones tampon inondables le long des fleuves, mais surtout avec des barrages protégeant l’intérieur des terres de la fureur de la mer. Les travaux qui on été menés se nomment les ‘Delta Works’, et font partie des 7 merveilles du monde moderne.

C’est une de ces digues-barrage reliant les îles Noord-Beveland et Schouwen-Duiveland, longue de 9 km, que nous empruntons ce matin.

Des immenses vérins manoeuvrant des portes d’acier contrôlent le flux d’eau.

À notre gauche, la mer du Nord, et en face, le vent du nord, qui souffle fort aujourd’hui (25-35 km/h). Des fermes éoliennes sont installées de part et d’autre de l’ouvrage, et sur l’île artificielle au milieu.

En plus des embruns, un petit crachin intermittent s’invite. Nous ressortons coupe-vent, chaussettes et chaussures du fond des sacoches pour faire face.

Nous finissons par arriver de l’autre côté, moi (Sébastien) poussant Clémence qui n’arrive plus à avancer contre le vent.

Pour nous remettre de cette épreuve, puis cherchons un endroit où manger au chaud, mais le réveil de Marjorie nous fait nous arrêter près d’un moulin à vent. Qui fonctionne et se visite !

Nous ne perdons pas cette occasion et montons presque jusqu’en haut, où nous discutons avec le meunier qui parle français. Nous le voyons charger les sacs de grain dans le bac d’alimentation, changer ceux de farine quand ils sont pleins … et durant toute la visite nous sentons la structure qui vibre au rythme de vent et de la meule.

Puis nous allons déguster des crêpes faites avec la farine du moulin. Nous apprécions particulièrement la mélasse comme garniture.

Afin d’éviter la confrontation avec le vent, nous décidons de mettre de cap à l’est de l’île où d’autres ponts permettent de franchir les bras d’eau plus à l’intérieur des terres.

Nous nous installons pour bivouaquer le long d’un champ de pomme de terre, et je plante pour la première fois depuis que nous l’avons toutes les sardines de la tente de peur qu’elle ne s’envole !

Repas du soir froid pris à l’abri dans l’abside avant un repos bien mérité.

Kamperland

36 km

Après un copieux et typique petit déjeuner néerlandais, nous faisons un petit tour de Vlissingen à vélo : tout d’abord la côte avec la plage du débarquement du 1er novembre 1944, nom de code ‘Uncle Beach’.

Nous y croisons toute une famille belge de Gand, le papa fermant la marché et portant le vélo hors service de son fils, monté pour l’occasion à l’avant du biporteur de Madame. Quelques petites bravade footbalistiques plus tard, nous repartons par les rues du centre.

Nous longeons le canal direction Middelburg, dont nous visitons notamment l’abbaye reconstruite (dans la région, tout ou presque a été détruit lors de la 2nde guerre mondiale).

À Veere, joli bourg le long de la côte, nous prenons des Kibelling et des frites que nous dégustons le long du port.

Nous repartons, franchissons une digue-barrage pour passer sur l’île Noord Beveland, où nous galérons pour trouver un bivouac. Nous finissons par trouver un coin sympa vers 22h15.

Vlissingen

17 km

C’est en milieu de matinée que nous sommes arrivés à Vlissingen, guidés par Froukje qui était venue nous chercher chez nos hôtes de la veille.

Le temps de faire connaissance de son mari Paul et de manger un délicieux déjeuner et nous ressortons profiter du festival de théâtre de rue qui à lieu dans la ville.

Nous y passons l’après-midi et le début de soirée, enthousiasmés par ces spectacles clownesques ou acrobatiques très variés.

Dans un des spectacles, Baptiste, puis Justine sont invités sur la scène. Puis moi même suis convié à essayer un vélo un peu particulier, articulé au niveau du guidon et de la selle, et avec les pédales montées directement sur l’essieu de la roue arrière ! Bon j’ai réussi à faire un mètre avec …

Autre spectacle de rue cet homme-clown qui se met à un carrefour, arrête les voitures, monte dedans pour faire la bise à la conductrice, ou prend qqc dans le coffre d’une voiture pour le mettre dans une autre … c’est intéressant de voir la réaction des conducteurs, pliés de rire pour certains, énervés pour d’autres… Nous en tout cas on a bien rigolé !