Liège, suite de l’article

Merci à celles qui se sont prêtées au jeu ! :^)

Liège, ville accueillante…

Le couple franco-italien installé avec leur camping car sur le parking à proximité duquel nous avions planté la tente, est venu nous prendre en photo quand nous partions. Hier soir ils ont chargé la liseuse de Clémence, l’intéressée était ravie d’être assurée de lecture !

Nous avons roulé d’une traite, avec beaucoup de secousses ! La RaVel emprunte un quai en immenses dalles de béton très mal jointes, le long du canal, c’est très inconfortable et oblige Clémence à s’arrêter plusieurs fois pour refermer son panier ; puis une voie cyclable en dalles plus petites mais pas beaucoup mieux jointes, dans lesquelles un cycliste indélicat a roulé alors que le béton était encore mou, laissant dans son sillage l’empreinte peu élégante de sa trajectoire erratique !

Arrivant « Outremeuse », le quartier Est de Liège, nous faisons halte à une fontaine pour remplir nos gourdes. Un homme venu remplir lui aussi des bouteilles, offre aux enfants les trois bâtonnets glacés qui restent, encore froids, dans la boîte de 6 qu’il s’est acheté… Cela fait des heureux :^) (qui acceptent, de plus ou moins bonne grâce, de partager avec leurs parents…)

Nous redémarrons après cette pause-minute devenue bien plus longue – les glaces, ça ne peut guère attendre, par ce temps, et Clémence ne peut manger en roulant – et une jeune femme sortant d’un immeuble s’extasie en nous voyant passer : « C’est incroyable ! Vous êtes magnifiques ! » Charline est la petite sœur d’un Warmshower que Sébastien avait contacté hier matin, qui ne pouvant nous accueillir, avait dit qu’il demandait à sa soeur… Elle-même en plein déménagement ne le pouvait pas, elle est venue ce matin récupérer son vélo oublié ici. Rencontre assez improbable ;^) O.

Suivie de la rencontre de deux cyclistes italiennes qui s’arrêtent à la vue de nos équipages ; après une année ici – l’une travaillait chez Decath’ – elles rentrent chez elles, à Venise, à vélo…

Nous trouvons l’office de tourisme, où nous sommes renseignés avec patience et bienveillance ! Avec feuilles blanches et enveloppes je vais pouvoir m’occuper des déclarations annuelles concernant l’instruction en famille pour Clémence et Baptiste.

Il est midi, avant de nous éloigner des vélos pour visiter la ville (en pente… donc à pied) nous mangeons sur place nos provisions. En pensant avec gratitude à Petra pour le raisin, le pain, le boulghour cuit chez elle…

C’est parti pour la visite. A l’oreille on se dirige vers Saint Barthélemy dont le carillon donne un beau concert. S’y trouvent les fonts baptismaux de Notre-Dame-aux-Fonts, oeuvre médiévale coulée « à la cire perdue » apparemment unique en son genre, et considérée comme l’une des « sept merveilles de Belgique ». On y est chaleureusement accueillis, c’est une visite bien agréable.

La rue Hors Chateau nous a été recommandée par Charline pour les petites ruelles qui en partent, les enfants ne sont pas déçus par ce dédale d’impasses étroites et sinueuses qui,quelquefois, communiquent entre elles.

Nous voilà au pied du grand escalier. Malgré les 374 marches annoncées les enfants insistent pour le monter ! Qui c’est qui disait j’ai trop marché, j’ai mal au pied, etc ? C’est moi qui suis à la traîne. Il faut dire que, confrontée à des problèmes de stockage sur mon téléphone, je visite la ville le nez sur l’écran, ce qui est exceptionnel, pour essayer de résoudre ce problème.

Ah, d’en haut,la vue… Ça me rappelle Lyon ! On pousse jusqu’au monument proche pour un panorama encore meilleur.

Pour redescendre par un autre chemin, il faut âprement négocier : car cet escalier-ci est pourvu en son milieu d’une super rampe top du top et que Papa, Maman,c’est trop bien ! Moyennant quelques descentes des premières volées juste pour le plaisir, nous pouvons explorer un peu les hauteurs.

Rue Pierreuse ou rue Volière, pour descendre ? Rue Volière, demande la majorité. Tiens, il y a une chapelle qu’un écriteau annonce ouverte le dimanche. On est mercredi mais la porte est ouverte, on va voir ? Clémence et Baptiste, en plein jeu bavard, restent dehors ; nous entrons.

« Vous avez cinq minutes ? Vous voulez que je vous raconte l’histoire de cette chapelle ? » Ah ça, on ne demande pas mieux !

Cette chapelle a été construite au XIVe siècle je crois, dans le dessein d’enterrer les morts exclus des cimetières chrétiens. J’ai oublié plusieurs de ces motifs d’exclusion, j’ai retenu qu’une femme qui mourait en mettant au monde un enfant mort-né ne était ainsi exclue, de même que les pestiférés… Ici les corps étaient soumis à chaux vive, puis les restes déposés dans un ossuaire ; les depouilles des exclus, sans cela, étaient livrées aux rats et autres charognards…

Ce sont les lollards qui assurent ce service et construisent cette chapelle, dans une dynamique très évangélique. Quand se développe la Reforme de Luther, au début du XVIe siècle pour ne pas être assimilés à cette Réforme ils choisissent de s’appeler les cellites.

Germain nous a conté ainsi l’histoire de ces lieux et de ceux qui les ont occupé, les cellites se consacrant par la suite à des exclus vivants, plus particulièrement au soin de riches héritiers exclus pour des raisons de santé mentale, notamment épilepsie et delirium tremens liés à la consommation d’alcool et au sevrage associé : le vin français, nous conte Germain, fait alors des ravages…

Même décor, scène suivante : sortie de Justine qui a réclamé des toilettes, entrée des aînés « c’est bien long, qu’est ce que vous faites ? », entrée de Ferzad, originaire d’Iran : Germain nous parle alors de l’association désormais attachée à ces lieux, L’accueil fraternel. La conversation continue, et Germain nous propose de venir partager le couscous qu’un des leurs prépare pour ce soir, et de planter notre tente dans leur cour ou dormir dans la chapelle… nous choisirons cette deuxième option.

Baptiste et Justine restent avec Germain et Ferzad, nous descendons chercher les vélos. Magnifique travail d’équipe pour monter en rien de temps bagages et vélos par le petit escalier ! Une belle, longue table est dressée dans la cour. Une douche plus tard nous degustons un couscous délicieux et fraternellement partagé, agrémenté entre autres de récits de voyages des puces et de morceaux choisis de la riche culture de Germain.

La nuit venue, nous installons notre dortoir au pied du choeur de la chapelle Saint Roch…

10 réponses sur “Liège, suite de l’article”

  1. bravo pour l’ascension des 374 marches! C’est plus fatiguant que le Salbert, n’est-ce pas Sébastien 🙂
    nous étions à Liège il y a 3 ou 4 semaines, avec les petites ruelles sympas (et la brasserie en bas des escaliers)… mais n’avions pas vu la chapelle St Roch ni les lollards.
    Grosses bises de nous 3 (envoyées du 329 qui se réveille peu à peu de la torpeur de l’été).

  2. On enchaîne les « fêtes » chez les Fremiot : après le 15 août, le 18 août… 3 mois aujourd’hui que vous avez quitté Belfort (et combien de km au compteur ?) mais, surtout, je pense bien fort à toi Justine : cela fait 4 ans que tu as été baptisée ! Je t’embrasse bien affectueusement.

  3. Mon ancienne voisine Mathilde était de Liège. Je pense que les gens sont sympathiques et ouverts là-bas, et j’ai l’impression que les Belges ont une grande capacité d’auto-dérision.
    Dites-nous si vous voyez des traces de Stromae sur votre parcours ! 😉

  4. Je crois qu’on avait parlé du Beers Lovers Marathon… Imaginez grimper ces 374 marches avec de la bière belge!…
    Bises

  5. wouha! vous êtes à Liège!
    Alors petite blague d’un amis belge à propos des liégeois:
    Citez deux noms d’animaux se terminant par le son « gue »

    Réponse plus tard… cherchez…

  6. Bonjour la petite famille.
    Je suis le monsieur qui vous a demandé en face de la Cathédrale de Liege si vous aviez besoin d’aide, et vous m’avez demandé la direction pour rejoindre le Ravel de la Meuse.
    Vous réalisez un merveilleux voyage.
    Bonne route aux petit sauts de puces.
    Profiter de chaque instant.
    Namasté.

  7. Ah ah,
    Alors, ça a un rapport avec l’accent des gens de Liège: un tig’ et un aig’

    pas facile à toruver, hein?

    De notre côté on attend un warmshower japonais qui va jusqu’en Espagne.

  8. si un jour vous allez à Nancy, les escaliers de la Cure d’air n’ont peut être pas 374 marches, mais ils sont bien longs, et, s’ils sont fidèles à mon souvenir, pourvus de la même rampe centrale… et ça amusait autant les étudiants que les enfants 😉

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