Stenay – Laneuville sur Meuse

45km

Peu après notre réveil dans la grande chambre sous les toits, première averse qui crépite sur la vitre pendant que j’écris le blog à côté de Marjorie qui dort encore. Une deuxième averse pendant que nous préparons les vélos, nous demarrons quand elle s’arrête, la matinée est déjà bien avancée. Annick part au marché, et nous précédons sa voiture silencieuse.

A Sedan nous allons prendre quelques tomates au marché justement, l’occasion de quelques rencontres et de recroiser Annick, puis nous allons faire le tour de l’immense château fort avant d’aller manger à la Friterie Jacqueline – c’est excellent et très sympa… Jacqueline nous offre des framboises en dessert, et des bonbons pour les enfants, enchantés!

Au château de Sedan
Ah, les frites fraîches et fricadelles !!!

On démarre sous le soleil, pour une étape d’une bonne trentaine de kilomètres. Mais à mesure qu’on en parcourt, Sébastien en annonce plus, jusqu’à un total éminemment déprimant de 43km ! Pour éviter des reliefs, la voie verte le long de la Meuse s’interrompant nous sommes dans les vallons. Argh. Finalement après une pause pipi quand le compteur affiche 10km, nous roulerons 35km avec seulement un arrêt pipi de Baptiste express entre deux averses douces, puis un « J’ai déraillé ! » express de Clémence, sous une pluie désormais battante ; Marjorie dort, il pleut fort, il FAUT que nous atteignions le village des Warmshowers qui acceptent de nous recevoir près de Stenay ! 35 kilomètres presque sans mettre pied à terre c’est inédit ;^)

Sébastien m’avouera le soir que pour assurer la continuité du bercement de Marjorie, il freinait dans les descentes, tout en continuant de pédaler…

Nous arrivons, sans la moindre hésitation – c’est beau la technolnogie quand même, vive le gps… – sous le balcon, j’invite Clémence à retirer tee-shirt et pantalon pour se refroidir moins, et je quitte ma jupe pour en extraire 2 ou 3 litres d’eau par essorage express avant de la renfiler, pendant que Sébastien va faire connaître notre arrivée à Dominique…

Au fond du garage il y a une douche, là c’est vraiment idéal ! Déshabillage dégoulinant à côté des vélos, tout le monde sous l’eau chaude ! Marjorie qui s’est réveillée en pleurant est vite nue elle aussi et serre si fort son papa qu’il commence la douche en caleçon et tee-shirt… Tout près de la douche se trouve une machine à laver, tout sera moins mouillé après lavage qu’avant ;^)

Clémence, Baptiste et Justine douchés, seches,habillés, sont montés pendant que nous habillons Marjorie et remettons un peu d’ordre en bas ; c’est très mignon d’entendre des bribes de leur conversation avec Dominique ! Nous les trouvons attablés, chocolat chaud et madeleine de Commercy (Commercy est un peu plus haut sur la Meuse), il flotte une odeur exquise : Dominique a préparé une gibelote de lapin ý! A son retour du travail Véronique sort quelques jouets pour tous les âges, et prépare un petit aperitif que nous pouvons savourer tranquillement, les enfants étant occupés ;^)

On parle notamment oiseaux et musique, deux passions de Dominique ! Qui imite remarquablement beaucoup de cris /chants d’oiseaux, chouettes (effraie, cheveche, hulotte…), ralle d’eau, mais aussi d’autres animaux comme le cerf,le chevreuil…

La conversation a aussi abouti à un moment à la Sonate de Franck, que Dominique nous a mise du coup dans un très bel enregistrement Thibaut Cortot.

Belle et bonne soirée ! Sébastien était vraiment fatigué pour une fois, après ce sprint mouillé et vallonné de 35 kilomètres avec Marjorie sur le dos !

2 réponses sur “Stenay – Laneuville sur Meuse”

  1. Quelle étape ! C’est là que c’est le plus appréciable d’arriver si bien accueilli…
    Bises à tous

  2. Passionnants récits toujours !
    Comme vous auriez apprécié d’être emportés sur le dos de Bayard …
    Heureusement la chaleur humaine de l’accueil transforme l’épreuve traversée en bon souvenir ! Grosses bises à tous !
    PS je connais Stenay de nom : mon amie Claire y a commencé sa carrière d’enseignante de lettres classiques.

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Sedan

29km

Nous quittons Céline après un sympathique petit-déjeuner, sur fond de bon pain français gris (campagne) et noir (seigle) pour les tartines : très différent des pains belges et néerlandais, ces derniers moelleux comme du pain de mie de chez nous même lorsqu’ils sont gris ou noirs. Sous le beurre salé les tranches plus denses de ces pains d’ici sont particulièrement savoureuses…

Le linge n’est pas tout a fait sec – lessive assez fournie, la dernière remontait Maastricht, aux Pays-Bas ! – et vient donc décorer les vélos ; comme nous nous attardons Place Winston Churchill pour attendre le prochain tableau du Grand Marionnettiste, j’en profite pour étaler tout les vêtements encore humides sur les vélos, au soleil, et tout sera bien sec au moment de partir faire un tour à vélo dans la ville…

Le Grand Marionnettiste, c’est un automate dans l’angle de la place, dans le mur du Musée de la marionnette, qui chaque heure de la journée, de 10h à 21h, présente un tableau différent de l’histoire de Renaut et son cheval fée Bayard. Recap complète de tous les tableaux le samedi à 21h15… on ne sera pas là ;^) en attendant on peut lire l’ensemble de l’histoire sur un panneau et c’est bien aussi :^)

Devant le Grand Marionnettiste

Cette ville possède la seule école de formation de marionnettiste en France, et héberge un festival international de la marionnette.

Une dame s’approche, « tenez, un petit souvenir des Ardennes, je vous ai vus avec tout votre équipement et vos enfants … » et nous découvrons un couteau-outil multifonctions genre couteau suisse,aux couleurs des Ardennes avec un sanglier !

Arrive midi, et le troisième tableau – nous avons vu le 2e en arrivant, à 11h – où Renaut, contrarié et fougueux, donne un coup d’échiquier fatal au neveu colérique de l’empereur Charlemagne… ce qui sera à l’origine de la fuite et l’exil que comptent les tableaux suivants.

Pour nous, c’est Noël! Jacqueline a repéré que nous étions restés, et voilà les filles qui reçoivent chacune un porte clé en bois, et Baptiste équipé d’un beau tee-shirt noir « trop mignon les Ardennes » orné d’un marcassin ! S’y ajoute un sachet de guimauves artisanales et un joli petit haut pour Marjorie… Noël, vraiment !!! Peut-être aurons nous la joie de revoir Jacqueline un jour chez nous, quand elle ira voir ses amis dans le Jura ?…

Quelques coups de pédales dans Charleville-Mézières, on voit l’église Saint-Remi et la basilique Notre-Dame, qui comme beaucoup d’édifices ici, sont bâties en pierre d’un beau jaune ocre.

Le gps nous fait probablement faire des records de sens interdits, entre les permanents et les provisoires, innombrables, difficile de s’y retrouver.

Passage au pied de la statue du fondateur de la ville, Charles de Gonzague, duc de Mantoue – qui pour peupler sa ville a offert l’asile à des gens recherchés… Mauvais payeurs, assassins, sorcières… les siècles ont passé, ce n’est plus une ville mal famée ;^)

La pluie est annoncée pour demain matin ; nous continuons le long de la Meuse en direction de Sedan, et peu après une petite récolte de poires dans le fossé, nous quittons la (vraiment très belle) voie verte pour aller chez Annick et Remi-Pierre, warmshowers et amis de Céline, qui eux-mêmes n’ont jamais voyagé à vélo, mais leurs trois enfants – déjà grands -, si ! Il y a un mirabellier, des legos, des enfants heureux et, sans les cris stridents de Marjorie, ce serait parfait ! La plus petite, oui, mais pas la plus discrète…

Tout le monde aime les poires mûres…

2 réponses sur “Sedan”

  1. J’adore ces petites rencontres que vous faites, ça n’arrive qu’en vélo cela…

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Charleville-Mézières

54 km

Ce matin, un crépitement accompagne notre réveil : il pleut ! Bon, ce sont des averses et la pluie n’est pas forte, mais ça complique quand même le pliage du bivouac …

Nous repartons le long de la Meuse et de ses méandres toujours aussi nombreux. Soit la voie verte les suit, soit elle les coupe moyennant une grimpette plus ou moins éprouvante. Mais ce matin, surprise, il y a un tunnel canal percé dans la colline, avec chemin de halage accessible aux vélos !

La pluie s’arrête définitivement vers la mi journée et nous faisons notre pause pique-nique à Monthermé, après avoir discuté avec Thomas, un papa belge de Namur qui fait quelques jours de vélo avec ses 2 filles de 10 et 12 ans. C’est un vrai Belge: il voyage avec un verre à bière !!!

Nous roulons bien et arrivons à Charleville-Mézières vers 18h. Céline nous attend : nous l’avions hébergée l’an dernier à Belfort, et c’est la première fois que nous allons chez quelqu’un qu’on a accueilli précédemment !

Quand nous allons nous coucher, les enfants et les 2 chats de la maison dorment depuis longtemps …

4 réponses sur “Charleville-Mézières”

  1. Merci pour les « illustrations » des articles précédents !
    Entre Fumay et Charleville-Mezieres, vous avez dû passer pas loin de Revin : François y passe une bonne partie de ses semaines en ce moment (il y est à nouveau depuis ce matin : vous auriez pu vous croiser !).

  2. hello la famille, que de routes depuis ce début juillet. Nous venons de recevoir votre carte qui nous a fait chaud au cœur. Bravo pour votre périple et le courage de tous; Finalement merci à cette rencontre inopinée à Clairmarais, à la blessure de clémence qui nous a permis de vous accueillir 3 jours. On s’attache vite et vos enfants sont merveilleux.
    beaucoup de joies et de bonheur en famille et au plaisir de vous croiser au détour d’un chemin. Maurice se joint à moi pour vous souhaiter le meilleur. Prenez soin de vous. Ce samedi je prendrais la route pour 2100kms et 2 mois de marche, un peu dans vos pas…. EUH! DANS VOS ROUES. Nous vous embrassons tous affectueusement
    votre famille d’Hondschoote

  3. Hello les psdp,
    Départ de Charleville le matin sous la pluie après avoir plié la tente et ranger le matériel de camping plutôt… humide… Zoé et Juliette 12 et 10 ans découvrent les joies du vélo version… nature 🙂 plus la journée avance, plus le temps s’eclaircit… puis un rayon de soleil apparaît lors de notre pause de midi aux environs de Montherme: la famille psdp s’arrête à notre hauteur pour échanger un chouette moment de « papotage »! Une vraie bouffée d’oxygène que de discuter avec vous!
    Notre voyage s’est achevé mercredi après avoir fait étape à Haybes et Dinant! Une expérience à renouveller 🙂
    Bonne route à vous les voyageurs fous 🙂

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Photos !

Depuis 5 jours, vous avez lu nos articles, vous avez imaginé les scènes et paysages que nous avons décrits … eh bien c’est le moment d’aller voir si la réalité correspond!!!

Fumay – FRANCE !

54 km

Notre tente est à l’ombre, et il faut se motiver pour sortir de la chaleur des couettes et duvets, ce matin… Les enfants vont au soleil, regarder les oies peu farouches, pour la plupart des bernaches du Canada.

Je descends rincer dans la Meuse deux pantalons de Marjorie : comme l’eau me paraît chaude ! Ça donnerait presque envie de se baigner… alors que je suis un peu gelée : tee-shirt en laine, polaire, coupe vent en haut, caleçon chaud et chaussettes en bas ! Bon, trop tard pour la baignade, on s’apprête partir ; ou trop tôt : c’est le début de la journée, en voyage on a plus l’habitude de la toilette de fin de journée…

Aujourd’hui, le balisage continue d’être excellent, et le parcours est de bien meilleure qualité ; un bon morceau sur route, mais peu fréquentée, et dans l’ensemble nous roulons sur du bon macadam lisse, on en a soupé ces jours des pavés et des plaques de béton mal jointes : on apprécie…

Quand nous circulions sur la route nous avons pu voir qu’une ancienne voie ferrée la dominait ; plus loin une belle voie verte en a visiblement pris la place, et c’est un beau parcours arboré en pente douce et régulière.

La Meuse est magnifique ! Selon les moments elle nous rappelle des morceaux du Doubs ou du Danube, tout en étant bien différente avec ses jolis villages en pierre gris clair et toits d’ardoises.

A un carrefour, soudain, plus de panneau. Ah mais oui, on a dû passer la frontière ! (Invisible ici aussi.) Fini le balisage parfait du RaVel…

… mais nous sommes très heureux de rentrer au pays, après l’avoir quitté exactement deux mois ! Il nous reste trois semaines pour rentrer à Belfort, et plusieurs options d’itinéraire selon le temps, celui qui passe et celui qu’il fera…

Dans l’immédiat notre prochaine halte sera à Charleville-Mézières où pour la première fois dans notre petite histoire de Warmshowers, nous logerons chez quelqu’un que nous avons auparavant accueilli chez nous : Céline, en vadrouile début septembre 2017 avec deux amies, avait passé une nuit à Belfort.

Très imposante citadelle de Givet qui domine notre route depuis la rive en face, après le ravitaillement. Par endroits de grandes plaques lisses très pentues, des schistes dirait-on ? Plus loin des strates plissées qui rappellent le Jura… En début de journée, sur des pitons rocheux nous avons vu un grimpeur, déjà hier Sébastien en avait repéré.

Petite pause au pied d’un énorme monticule de graviers, Marjorie dort,les autres enfants, comme ils s’amusent !!!

Une averse pas trop méchante nous attrape entre Haybes et Fumay, nous nous arrêtons sous le pont en arrivant à Fumay. Et puis tiens baignade toilette pour Sébastien et moi après la tétée de Marjorie, pendant qu’elle joue avec Baptiste, que Clémence lit, et que Justine dort… Comme ça fait du bien ! Nous ne nous sommes pas souvent baignés comme ça cette année, par rapport à 2012 ou 2013 !

Bivouac à la sortie de Fumay sur un site assez sauvage pour camping-cars ; tente à peine montée, il pleut ! Hop tout et tous à l’abri, et repas dans l’abside, pour je crois la deuxième fois seulement de ce voyage ! Bon avec Marjo-bulldozer c’est un peu sport… ;^)

3 réponses sur “Fumay – FRANCE !”

  1. Itinéraire : en voici 1 : suivre l’EV5 jusqu’à l’intersection avec l’EV6, puis remonter la FrancoVéloSuisse.

    Ah m****, vous connaissez déjà 😉

  2. Mais oui, bonne idée ! L’Eurovelo 5 passe par Mulhouse 😉 De notre côté, nous avions bien aimé la route des vins.

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Anseremme

31 km

Qu’il est dur d’arracher les enfants au baby foot !

Mais on y arrive et nous partons, nous direction Dinant, Romain direction le marché de Namur.

Changement radical de paysage aujourd’hui : fini la Wallonie industrielle, bonjour la vallée Mosane verdoyante, avec de jolis manoirs le long des rives du fleuve.

Quasiment plus de péniches non plus: la plupart remontent la Sambre à partir de Namur.

Marjorie fait une longue sieste qui nous permet d’atteindre Dinant en début d’après-midi.

Le temps étant incertain, nous pique-niquons sous un balcon.

Puis je monte voir la citadelle avec Baptiste, Justine et Marjorie, par un petit chemin en pente assez raide. Arrivés en haut, nous voyons que l’accès est payant, et à un tarif prohibitif … tant pis, nous nous contentons de la visite du cimetière militaire français adjacent, et les enfants jouent dans les saxophones: Dinant est la ville de naissance d’Adolphe Sax, inventeur du génial instrument, et des nombreux saxophones taille XXL ornent les rues.

Redescente pour retrouver Hélène et Clémence restées en bas pour lire et écrire des cartes postales, ainsi que notre déclaration annuelle d’instruction en famille.

Nous dînons dans une friterie avant de repartir pour nous rapprocher de la frontière.

Mais 1 ou 2 kilomètres plus loin, dans un passage un peu étroit, j’entends un cri derriere moi: et je vois Hélène à terre, se retenant pour ne pas glisser dans la Meuse en contrebas !

Elle a tapé un poteau qui dépassait avec sa sacoche avant. Pas de blessure, mais une des 2 fixations de ladite sacoche s’est cassée sous le choc. J’arrive à bricoler pour que la sacoche tienne le temps de trouver un terrain de bivouac : trop d’émotions pour Hélène qui souhaite se reposer.

Et c’est un beau site que nous trouvons, sur une île de la Meuse avec arbres fruitiers et vue sur l’église du village d’Anseremme.

2 réponses sur “Anseremme”

  1. Que de peur j’imagine, avec le cri et cette chute d’Hélène qui a su éviter de chuter plus bas, dans la Meuse !… MERCI pour toutes ces magnifiques PHOTOS illustrant si bien vos tjrs très intéressants articles ! Bisous à tous, bonne route, et moi je continue à remonter dans le tps pour continuer de voir vos photos ajoutées.

  2. Mince! Pas cool…
    C’est l’abbaye de Dinant que nous voyons sur les photos? Fief de la bière belge bien connue, Leffe.

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Namur

36km

Rangement et pliage du bivouac top efficace : environ 1h15 du réveil au départ, réveil un peu tardif (vers 8h) mais rapidement général. Trois gouttes arrosent le départ, puis se ravisent.

Le sud et la saison sont sympas : des prunes violettes (genre quetsches) ! Pas énormément mais juste à côté d’un enclos où poules, canards et chèvres font la joie des enfants…

Puis des pommes ! Grosses, mûres, excellentes, et sur la voie cyclable : qui dit mieux ? Voilà des prunes jaunes (genre cocos), miam ! Et toujours quelques noisettes ça et là : c’est juste le bon moment, on en voit souvent.

Vent de face, petites pauses multiples, Marjorie qui ne dort pas : on n’avance guère. Sébastien piaffe un peu d’impatience, il aurait voulu être dès midi à Namur (mais n’a pas pensé à le dire…), on déjeune.

A Namur, des gens très sympas, mais que j’ai trouvé la ville et la circulation hostiles aux cyclistes ! Et ici, j’ai eu le sentiment que les double-sens cyclables en centre-ville, c’était de l’aménagement cyclable à bas coût (2 panneaux et basta), pour quand on ne sait pas faire mieux !

Vélos garés en bas, nous montons à la citadelle. Les enfants se réjouissent de cette ascension. Mais c’est vrai que depuis deux mois, on n’est guère monté que dans des moulins, hé ! Vue splendide sur la Meuse et la Sambre.

Dîner près d’une aire de jeux, rapide car en cherchant de l’eau pendant que je préparais, Sébastien a trouvé une place pour la nuit : Romain a proposé de planter la tente dans son jardin, à côté du trampoline !

Soirée très chaleureuse, à l’intérieur- dehors ça y est il fait frais – Romain a 3 enfants, Marius, Leo qui va dormir chez un copain, et Camille deux ans et demi et un sourire éblouissant. Cette dernière s’entend très bien avec notre Justine, les deux grands s’immergent dans un paradis de Playmobil : une soirée calme, paisible, heureuse pour les petits et les grands.

Une réponse sur “Namur”

  1. Salut à tous,

    désolé j’ai du retard! Namur, classe!, nous y sommes allés il y a quelques années, mais en voiture.
    Une Houppe! hhhhhhummmmmm…

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Ben-Ahin

44 km

Puisque nous avons dormi à Liège, nous décidons de profiter encore un peu de la ville.

Nous avons appris ce matin au petit déjeuner que Liège comptait 67 églises. Il en reste aujourd’hui 47 pour 200,000 habitants.

Nous visitons donc la cathédrale Saint-Paul, dont j’apprécie beaucoup les vitraux.

Un petit tour dans le coeur piéton, une gaufre liégeoise, et nous voilà partis.

Mais le Ravel à la sortie de Liège n’est pas agréable. Il est certes bien fléché, mais c’est tout. Pour le reste, on a l’impression de faire une épreuve d’obstacles pour vélos de voyage: virages super serrés, revêtement très mauvais, passerelles hyper raides … c’est dur.

Heureusement, d’autres réjouissances viennent tempérer les choses: premier figuier avec fruits mûrs, puis peu après de la vigne sauvage avec des raisins sucrés, des noisettes … ça y est, c’est le sud !!!

On continue à progresser, la Meuse est très large, canalisée, avec un trafic commercial important. Nous roulons le long des quais surplombant l’eau de 3 à 4 mètres, ce qui effraie Baptiste, Clemence et Hélène. Le sol est fait de dalles de béton plus ou moins disjointes qui font tressauter les vélos à chaque jointure. Heureusement le chemin est large.

Nous quittons de temps à autres les bords de Meuse pour traverser des villages ouvriers avec plein de petites maisons en briques collées les unes aux autres. Nous sommes dans une région industrielle et pauvre. De nombreuses habitations sont fermées, les vitrines de magasin affichent souvent ‘A vendre’. Nous passons près des cockeries et acieries fermées. Une à encore un grand panneau ‘Groupe Arcelor’…

La misère est criante, les routes sont en dalles de béton disjointes avec de l’herbe qui pousse entre, ou bien en goudron avec de nombreux nids de poule. L’état de la route me fait penser à la Roumanie, quand nous allions à la mer Noire en 2013.

Nous arrivons à Huy, petite ville où nous ravitaillons avant de trouver un bivouac en bord de Meuse quelques kilomètres plus loin.

3 réponses sur “Ben-Ahin”

  1. Je me demandais justement ces derniers jours si vous croisiez des arbres avec des fruits (et je pense régulièrement à vous en cuisinant les fruits ramassés : aujourd’hui, purée pommes-mirabelles et confiture de poire !).
    Je crois que Liège fait partie de ces villes (il y en a d’autres) que l’on nomme « aux cent clochers » (d’où mon idée d’église désaffectée l’autre jour…)

  2. Pas évident donc cette étape ! Mais c’est bien de pouvoir se confronter à la réalité des choses dans l’arrière-pays.

    Super pour les fruits ! De mon côté, je me réjouis d’avance des figues à Vaugris !

    Bon courage et bonne route !

  3. Nous aussi, avons eu des figues chez les parents d’Olivier, quel régal ! et ces jours-ci, compotes pommes-mirabelles, pommes-pêches… pas encore de noisettes, ou j’ai mal regardé !
    et quelle aventure, ce bivouac dans l’église !!! incroyable ! ça fait des photos magnifiques 🙂 mais il y avait des marches à monter, on dirait !
    bon, ben… on a hâte de vous voir, maintenant que vous êtes sur le retour (et hâte de vous présenter notre princesse…) ! mais profitez à fond des dernières semaines de voyage, avec cet été qui n’en finit pas de nous donner du soleil. Cette année, une (non)rentrée sans pluie, qui dit mieux ? (peut être enfin l’occasion de nous baigner au lac de Gérardmer, j’ai loupé toutes les autres occasions cette année et votre baignade dans la rivière me fait follement envie !)

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Liège, suite de l’article

Merci à celles qui se sont prêtées au jeu ! :^)

Liège, ville accueillante…

Le couple franco-italien installé avec leur camping car sur le parking à proximité duquel nous avions planté la tente, est venu nous prendre en photo quand nous partions. Hier soir ils ont chargé la liseuse de Clémence, l’intéressée était ravie d’être assurée de lecture !

Nous avons roulé d’une traite, avec beaucoup de secousses ! La RaVel emprunte un quai en immenses dalles de béton très mal jointes, le long du canal, c’est très inconfortable et oblige Clémence à s’arrêter plusieurs fois pour refermer son panier ; puis une voie cyclable en dalles plus petites mais pas beaucoup mieux jointes, dans lesquelles un cycliste indélicat a roulé alors que le béton était encore mou, laissant dans son sillage l’empreinte peu élégante de sa trajectoire erratique !

Arrivant « Outremeuse », le quartier Est de Liège, nous faisons halte à une fontaine pour remplir nos gourdes. Un homme venu remplir lui aussi des bouteilles, offre aux enfants les trois bâtonnets glacés qui restent, encore froids, dans la boîte de 6 qu’il s’est acheté… Cela fait des heureux :^) (qui acceptent, de plus ou moins bonne grâce, de partager avec leurs parents…)

Nous redémarrons après cette pause-minute devenue bien plus longue – les glaces, ça ne peut guère attendre, par ce temps, et Clémence ne peut manger en roulant – et une jeune femme sortant d’un immeuble s’extasie en nous voyant passer : « C’est incroyable ! Vous êtes magnifiques ! » Charline est la petite sœur d’un Warmshower que Sébastien avait contacté hier matin, qui ne pouvant nous accueillir, avait dit qu’il demandait à sa soeur… Elle-même en plein déménagement ne le pouvait pas, elle est venue ce matin récupérer son vélo oublié ici. Rencontre assez improbable ;^) O.

Suivie de la rencontre de deux cyclistes italiennes qui s’arrêtent à la vue de nos équipages ; après une année ici – l’une travaillait chez Decath’ – elles rentrent chez elles, à Venise, à vélo…

Nous trouvons l’office de tourisme, où nous sommes renseignés avec patience et bienveillance ! Avec feuilles blanches et enveloppes je vais pouvoir m’occuper des déclarations annuelles concernant l’instruction en famille pour Clémence et Baptiste.

Il est midi, avant de nous éloigner des vélos pour visiter la ville (en pente… donc à pied) nous mangeons sur place nos provisions. En pensant avec gratitude à Petra pour le raisin, le pain, le boulghour cuit chez elle…

C’est parti pour la visite. A l’oreille on se dirige vers Saint Barthélemy dont le carillon donne un beau concert. S’y trouvent les fonts baptismaux de Notre-Dame-aux-Fonts, oeuvre médiévale coulée « à la cire perdue » apparemment unique en son genre, et considérée comme l’une des « sept merveilles de Belgique ». On y est chaleureusement accueillis, c’est une visite bien agréable.

La rue Hors Chateau nous a été recommandée par Charline pour les petites ruelles qui en partent, les enfants ne sont pas déçus par ce dédale d’impasses étroites et sinueuses qui,quelquefois, communiquent entre elles.

Nous voilà au pied du grand escalier. Malgré les 374 marches annoncées les enfants insistent pour le monter ! Qui c’est qui disait j’ai trop marché, j’ai mal au pied, etc ? C’est moi qui suis à la traîne. Il faut dire que, confrontée à des problèmes de stockage sur mon téléphone, je visite la ville le nez sur l’écran, ce qui est exceptionnel, pour essayer de résoudre ce problème.

Ah, d’en haut,la vue… Ça me rappelle Lyon ! On pousse jusqu’au monument proche pour un panorama encore meilleur.

Pour redescendre par un autre chemin, il faut âprement négocier : car cet escalier-ci est pourvu en son milieu d’une super rampe top du top et que Papa, Maman,c’est trop bien ! Moyennant quelques descentes des premières volées juste pour le plaisir, nous pouvons explorer un peu les hauteurs.

Rue Pierreuse ou rue Volière, pour descendre ? Rue Volière, demande la majorité. Tiens, il y a une chapelle qu’un écriteau annonce ouverte le dimanche. On est mercredi mais la porte est ouverte, on va voir ? Clémence et Baptiste, en plein jeu bavard, restent dehors ; nous entrons.

« Vous avez cinq minutes ? Vous voulez que je vous raconte l’histoire de cette chapelle ? » Ah ça, on ne demande pas mieux !

Cette chapelle a été construite au XIVe siècle je crois, dans le dessein d’enterrer les morts exclus des cimetières chrétiens. J’ai oublié plusieurs de ces motifs d’exclusion, j’ai retenu qu’une femme qui mourait en mettant au monde un enfant mort-né ne était ainsi exclue, de même que les pestiférés… Ici les corps étaient soumis à chaux vive, puis les restes déposés dans un ossuaire ; les depouilles des exclus, sans cela, étaient livrées aux rats et autres charognards…

Ce sont les lollards qui assurent ce service et construisent cette chapelle, dans une dynamique très évangélique. Quand se développe la Reforme de Luther, au début du XVIe siècle pour ne pas être assimilés à cette Réforme ils choisissent de s’appeler les cellites.

Germain nous a conté ainsi l’histoire de ces lieux et de ceux qui les ont occupé, les cellites se consacrant par la suite à des exclus vivants, plus particulièrement au soin de riches héritiers exclus pour des raisons de santé mentale, notamment épilepsie et delirium tremens liés à la consommation d’alcool et au sevrage associé : le vin français, nous conte Germain, fait alors des ravages…

Même décor, scène suivante : sortie de Justine qui a réclamé des toilettes, entrée des aînés « c’est bien long, qu’est ce que vous faites ? », entrée de Ferzad, originaire d’Iran : Germain nous parle alors de l’association désormais attachée à ces lieux, L’accueil fraternel. La conversation continue, et Germain nous propose de venir partager le couscous qu’un des leurs prépare pour ce soir, et de planter notre tente dans leur cour ou dormir dans la chapelle… nous choisirons cette deuxième option.

Baptiste et Justine restent avec Germain et Ferzad, nous descendons chercher les vélos. Magnifique travail d’équipe pour monter en rien de temps bagages et vélos par le petit escalier ! Une belle, longue table est dressée dans la cour. Une douche plus tard nous degustons un couscous délicieux et fraternellement partagé, agrémenté entre autres de récits de voyages des puces et de morceaux choisis de la riche culture de Germain.

La nuit venue, nous installons notre dortoir au pied du choeur de la chapelle Saint Roch…

10 réponses sur “Liège, suite de l’article”

  1. bravo pour l’ascension des 374 marches! C’est plus fatiguant que le Salbert, n’est-ce pas Sébastien 🙂
    nous étions à Liège il y a 3 ou 4 semaines, avec les petites ruelles sympas (et la brasserie en bas des escaliers)… mais n’avions pas vu la chapelle St Roch ni les lollards.
    Grosses bises de nous 3 (envoyées du 329 qui se réveille peu à peu de la torpeur de l’été).

  2. On enchaîne les « fêtes » chez les Fremiot : après le 15 août, le 18 août… 3 mois aujourd’hui que vous avez quitté Belfort (et combien de km au compteur ?) mais, surtout, je pense bien fort à toi Justine : cela fait 4 ans que tu as été baptisée ! Je t’embrasse bien affectueusement.

  3. Mon ancienne voisine Mathilde était de Liège. Je pense que les gens sont sympathiques et ouverts là-bas, et j’ai l’impression que les Belges ont une grande capacité d’auto-dérision.
    Dites-nous si vous voyez des traces de Stromae sur votre parcours ! 😉

  4. Je crois qu’on avait parlé du Beers Lovers Marathon… Imaginez grimper ces 374 marches avec de la bière belge!…
    Bises

  5. wouha! vous êtes à Liège!
    Alors petite blague d’un amis belge à propos des liégeois:
    Citez deux noms d’animaux se terminant par le son « gue »

    Réponse plus tard… cherchez…

  6. Bonjour la petite famille.
    Je suis le monsieur qui vous a demandé en face de la Cathédrale de Liege si vous aviez besoin d’aide, et vous m’avez demandé la direction pour rejoindre le Ravel de la Meuse.
    Vous réalisez un merveilleux voyage.
    Bonne route aux petit sauts de puces.
    Profiter de chaque instant.
    Namasté.

  7. Ah ah,
    Alors, ça a un rapport avec l’accent des gens de Liège: un tig’ et un aig’

    pas facile à toruver, hein?

    De notre côté on attend un warmshower japonais qui va jusqu’en Espagne.

  8. si un jour vous allez à Nancy, les escaliers de la Cure d’air n’ont peut être pas 374 marches, mais ils sont bien longs, et, s’ils sont fidèles à mon souvenir, pourvus de la même rampe centrale… et ça amusait autant les étudiants que les enfants 😉

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Liège

23km (sans bouchons)

Nos matelas sont installés sur un grand tapis, entourés d’un cercle rectangle de chaises. Allongée prête à dormir,j’ai au-dessus de moi une voûte fort defraîchie, en face de moi un grand orgue baroque, derrière moi une représentation de l’ange arrêtant la lame d’Abraham, symbolisant la protection qui est due aux enfants – de même que l’oiseau, au-dessus, qui prend ses entrailles pour nourrir ses petits, donnant le meilleur de lui-même à ses enfants… Où sommes-nous ?…

Avez-vu déjà entendu parler des lollards ? Moi, jamais, avant que Germain ne nous raconte l’histoire de ce lieu, cet après-midi.

Une carte postale de Liège à gagner pour une (bonne?) réponse postée avant 10h30 ce 23 août ! (Parce que après je ne pourrai plus trouver de carte de Liège…) ou une carte postale pour la première bonne réponse ;^)

Ça me laisse le temps de finir mon article ;^)

5 réponses sur “Liège”

  1. Moi, moi !
    si j’ai bien compris (parce que la page wiki est en anglais 😉 ), ce sont des protestants avant l’heure, qui ne reconnaissaient pas un grand nombre de préceptes de la religion catholique. Ils suivaient la pensée d’un certain John Wycliffe. Ils ont été considérés comme hérétiques, persécutés au XVème siècle. Dans l’iconographie catholique anti-lollards, on les représentait sous forme de renards (pour la fourberie ?)
    Merci wiki ! ( j’ai fait une sélection rapide de ce qui me parlait, parce qu’après, les précisions sur ce en quoi ils croyaient ou pas… ça me dépasse, moi !)
    bisous !!

  2. Peut-être pour plus de précisions cela aurait un rapport avec le tremblement de terre de 1382, qui a interrompu le synode à Dover définissant comme hérétiques les écrits de Wycliffe ?
    (c’est ça ? c’est ça ? je l’ai gagnée ma carte postale ?? je n’arrive pas à trouver de précisions, juste que les effets du tremblement de terre ont été ressentis à Liège…)
    On a droit à combien d’essais ? :-))

  3. Sans chercher, j’aurais dit « dans une église qui est maintenant désacralisée » (facile, je ne me mouille pas trop !)… Vous avez dormi à La Volière ??? Et pour l’oiseau, je dirais que c’est un pélican !

    1. Félicitations « Les p’tits Poum' » pour la localisation ! Nous étions à la Volière, nous avons dormi dans une chapelle, mais pas désacralisée ! :^) Maryse il me faut ton adresse aussi ;^)

  4. Hâte d’avoir l’article complet et de savoir comment vous en êtes arrivés à dormir là !!

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