Dans la campagne près de Beldert

50km

Nous avions appris que Zélande, qui se dit en Flamand Zeeland, signifie littéralement ‘pays de la mer’, car cette province des Pays-Bas était initialement l’estuaire de l’Escaut, pays de marais.

Très tôt il y a de nombreux siècles, les hommes ont construit des digues pour se protéger de la mer et gagner sur celle-ci. Mais la nature reprend parfois ses droits, comme en 1953 où de fortes inondations firent plus de 12000 victimes.

Suite à cet événement, un plan de protection fut conçu, avec plus de digues et des zones tampon inondables le long des fleuves, mais surtout avec des barrages protégeant l’intérieur des terres de la fureur de la mer. Les travaux qui on été menés se nomment les ‘Delta Works’, et font partie des 7 merveilles du monde moderne.

C’est une de ces digues-barrage reliant les îles Noord-Beveland et Schouwen-Duiveland, longue de 9 km, que nous empruntons ce matin.

Des immenses vérins manoeuvrant des portes d’acier contrôlent le flux d’eau.

À notre gauche, la mer du Nord, et en face, le vent du nord, qui souffle fort aujourd’hui (25-35 km/h). Des fermes éoliennes sont installées de part et d’autre de l’ouvrage, et sur l’île artificielle au milieu.

En plus des embruns, un petit crachin intermittent s’invite. Nous ressortons coupe-vent, chaussettes et chaussures du fond des sacoches pour faire face.

Nous finissons par arriver de l’autre côté, moi (Sébastien) poussant Clémence qui n’arrive plus à avancer contre le vent.

Pour nous remettre de cette épreuve, puis cherchons un endroit où manger au chaud, mais le réveil de Marjorie nous fait nous arrêter près d’un moulin à vent. Qui fonctionne et se visite !

Nous ne perdons pas cette occasion et montons presque jusqu’en haut, où nous discutons avec le meunier qui parle français. Nous le voyons charger les sacs de grain dans le bac d’alimentation, changer ceux de farine quand ils sont pleins … et durant toute la visite nous sentons la structure qui vibre au rythme de vent et de la meule.

Puis nous allons déguster des crêpes faites avec la farine du moulin. Nous apprécions particulièrement la mélasse comme garniture.

Afin d’éviter la confrontation avec le vent, nous décidons de mettre de cap à l’est de l’île où d’autres ponts permettent de franchir les bras d’eau plus à l’intérieur des terres.

Nous nous installons pour bivouaquer le long d’un champ de pomme de terre, et je plante pour la première fois depuis que nous l’avons toutes les sardines de la tente de peur qu’elle ne s’envole !

Repas du soir froid pris à l’abri dans l’abside avant un repos bien mérité.